L’auteur expose les différentes étapes de l'engagement de la Gendarmerie nationale dans les opérations militaires conduites en Afghanistan, principalement depuis 2008, et détaille les actions de formation et d'accompagnement de l'ANCOP, force de police qui préfigure une gendarmerie afghane qu'elle contribue à établir.
Vers une gendarmerie afghane
Towards an Afghan Police Force
The author exposes the different steps of the engagement of the National Police in the military operations in Afghanistan, mainly since 2008, and details the actions that led to the creation and support of the ANCOP, a special police force that foreshadows an Afghan police force it will help to establish.
Commencée en octobre 2001 par les États-Unis pour détruire l’organisation terroriste Al-Qaïda dans son sanctuaire, la guerre d’Afghanistan s’est poursuivie à partir de 2002 avec l’aide de la coalition internationale dirigée par l’Otan pour lutter contre l’insurrection taliban. Ce n’est qu’en 2008 que la France décide de s’engager de façon significative dans ce pays en déployant un contingent français au sein de la Force internationale d’assistance et de sécurité (Fias) qui, dans un premier temps, assure la sécurité du centre de Kaboul, puis se déploie dans un second temps dans la province de Kapisa et le district de Surobi.
Les 3 et 4 avril 2009, à l’occasion du 21e Sommet de l’Otan à Strasbourg-Kehl, la décision d’envoyer 150 gendarmes français en Afghanistan est prise. Ils seront engagés au sein d’un contingent de la Force de gendarmerie européenne (FGE) (1). La France offre ainsi une capacité supplémentaire aux Américains et à la Fias, en particulier. En effet, le président Barack Obama entendait renforcer l’action civile en Afghanistan pour venir à bout de la nébuleuse terroriste d’Al-Qaïda, stratégie que Paris partageait.
Accompagnant les forces armées de la France dans tous les théâtres d’opérations depuis sa création, notamment avec sa prévôté, la Gendarmerie nationale a été très déployée lors de la construction de l’Empire colonial français et eut un rôle important dans les conflits liés à la décolonisation. Plus récemment, elle s’est engagée en unités constituées aux côtés du dispositif de puissance en Opex, particulièrement dans les Balkans (Bosnie, Kosovo) et en Afrique (Côte d’Ivoire). La décision prise à Strasbourg constitue un nouveau défi que l’institution va relever.
Il reste 90 % de l'article à lire