Le retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan a souligné le besoin renforcé de coordonner tous les acteurs français insérés dans les organisations internationales. La France pourrait améliorer ses capacités d'influence par une approche globale décomplexée et une impulsion au niveau supérieur de l'État. La chaîne « influence » française reste à construire.
L'influence française dans les organisations internationales
French Influence in International Organizations
The return of France to the internal command of NATO underlines and reinforces the need to coordinate all French actors in international organizations. France can improve its capacity to influence through a global approach and an uninhibited pulse at the highest levels of state. The chain of French “influence” remains to be bui.
Le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan a permis d’insérer de nombreux représentants du ministère de la Défense, civils et militaires, dans les différentes sphères internationales du pouvoir. Cette situation a mis en évidence la difficulté de piloter et de coordonner ces nouveaux acteurs à l’heure où l’aptitude des États à influencer leurs partenaires est devenue cruciale. La capacité à agir seul n’est plus le seul paramètre pour rester au premier rang sur le plan international ; les facultés de lobbying font plus que jamais partie des atouts et aptitudes qu’il est nécessaire de développer.
La France et ses représentants
restent en deçà de leur capacité d’influence
Le citoyen français critique souvent son propre pays, à tort ou à raison, alors que les citoyens anglo-saxons, plus décomplexés, sont bien plus à l’aise avec la démarche d’influence et de lobbying. Un constat réaliste et sincère montre une position française affaiblie alors que le nombre de Français insérés dans les organisations est loin d’être négligeable : dans les agences onusiennes, un fonctionnaire sur dix est français, plaçant la France au deuxième rang derrière les États-Unis (1). Le retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan a renforcé cette problématique en multipliant les acteurs insérés, sources d’information et leviers d’influence et d’action. En outre, la perspective naturelle du citoyen français est plutôt francocentrée au détriment d’autres approches permettant d’apporter une vision différente et de détecter des occasions à saisir. Malgré ce manque relatif d’ouverture individuelle et une situation nationale contrastée, aucune mesure nouvelle ne semble avoir vu le jour pour prendre en compte ce nouveau besoin de pilotage des insérés.
Il reste 82 % de l'article à lire