L’équilibre des puissances comme régulateur, la puissance globale comme moyen, la supériorité militaire comme garantie, autant de modèles que la période actuelle de mondialisation n'invalide pas vraiment, même si la dynamique du système international ne peut s'y résumer. Le directeur de la nouvelle chaire stratégique de la Sorbonne met en perspective les travaux effectués et partage ici ses réflexions.
Équilibre, puissance et supériorité
Balance, Power, and Superiority
The balance of powers as a regulator; global power as a means; military superiority as a guarantee; all models that current globalization has not really invalidated, even if the dynamic of the international system cannot return to what it once was. The director of the new strategic chair at the Sorbonne puts in perspective the work undertaken and shares his reflections.
Le cycle inaugural des conférences de la Chaire a retenu trois thèmes pour ses travaux qui sont autant de balises de son domaine de recherche : la notion d’équilibre, la notion de puissance, la notion de supériorité militaire, trois grandes notions classiques de la pensée militaire et stratégique qu’il s’agit de réinterroger, en ce début mal assuré de XXIe siècle.
Équilibre stratégique introuvable et principe
de Check and Balances
Tout au long des siècles derniers, depuis que le Traité de Westphalie (1648) en eut consacré le principe, comme pièce de consolidation de la paix entre des États européens rivaux, la notion d’équilibre, faute d’un système de sécurité collective efficace, a primé dans toutes les réflexions sur la stabilité des relations internationales. D’une certaine manière, jamais elle n’a été aussi puissamment incarnée qu’au temps de la guerre froide où l’équilibre international pouvait être résumé à l’équilibre des capacités nucléaires des « deux grands ».
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