La gestion raisonnée, sélective et aussi instantanée que possible d'une infinité de données alliée à un solide système d'hommes délié, solidaire et réactif est aujourd'hui indispensable pour faire face avec efficacité aux conflits de toute sorte que stimule l'accès banalisé à des technologies dont la puissance informationnelle explose.
Connaissance et anticipation au cœur de la supériorité stratégique moderne
Knowledge and Anticipation in the Heart of Modern Strategic Superiority
A united and responsive rational management, selective and as instantaneous as possible in an infinity of given alliances in a well-established system of unaligned men, is today indispensable in efficiently facing conflicts of any kind that stimulate commonplace access to technologies whose informational power is exploding.
Au regard des difficultés rencontrées ces dernières années pour l’emporter sur les théâtres d’opérations, on se dit qu’une réflexion sur les conditions de la supériorité stratégique doit être abordée avec modestie face à un sujet multidimensionnel et une réalité qui nous a mis à dure école. Partons donc d’un constat très simple qui ralliera les suffrages : malgré l’adage selon lequel Dieu est du côté des gros bataillons, la possession d’une supériorité écrasante dans les domaines technologiques, humains ou financiers ne garantit pas aujourd’hui la victoire ou le succès, tout au moins dans la durée. Connaître le milieu, comprendre l’opposant, anticiper ses activités sont devenus des nécessités face à la capacité de surprise et d’initiative d’adversaires qui, comme la guerre elle-même selon Clausewitz, sont des caméléons : changeants, fluides, réactifs, difficiles à distinguer des populations.
Prenant acte de ce défi, dès 2008, le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale a érigé le besoin de « connaissance et anticipation » en fonction stratégique. Il se trouve que la base technologique sur laquelle reposent les systèmes opérationnels propres à l’accomplissement de cette fonction connaît aujourd’hui des mutations sans précédent. Vont-elles changer la donne et procurer l’ascendant recherché ? Sans doute, à condition de bien comprendre et maîtriser les nouveaux risques liés au paradigme de l’information infinie et de replacer dans la chaîne technico-opérationnelle le facteur humain à sa juste place : la première.
De l’empire du capteur au règne des « data »
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