Les ajustements capacitaires du MOD (Ministry of Defence) britannique entraînent des errements sur la capacité aéronavale. La RAF (Royal Air Force) est mieux traitée que la Royal Navy mais c'est l'Army qui a la préférence des concepteurs de la SDSR (Strategic Defence and Security Review).
La reconfiguration de l'outil militaire britannique
The Reconfiguration of the British Military Tool(2/2)
The capacity adjustments of the British Ministry of Defence (MOD) has resulted in bad habits when it comes to their air capabilities. The Royal Air Force is better treated than the Royal Navy, but it is the Army who is preferred by the Strategic Defence and Security Review (SDSR).
C’est en fonction des hypothèses de déploiement évoquées précédemment * qu’ont été prises les décisions de réduction des effectifs et d’ajustement du niveau des équipements des forces armées britanniques **.
La Royal Navy perdait quatre frégates, mais conservait les six destroyers T45 de la classe Daring dont le premier est entré en service en 2010. Conçus comme des instruments de défense antiaérienne grâce aux spécificités de son radar longue portée et à son armement – des missiles Aster de MBDA – ces destroyers peuvent également recevoir deux hélicoptères de transport léger Lynx et transporter une trentaine d’hommes. Instrument de protection, mais aussi de projection, le destroyer T45 est aujourd’hui le fer de lance de la Navy et le restera avant l’entrée en service prévue en 2016 des nouvelles frégates T26 dont la construction a été confirmée par la Review. Mais, de même que le nombre de destroyers T45 a été réduit de moitié entre la signature du contrat et la première livraison, il n’est pas exclu que celui des nouvelles frégates (baptisées Global Combat Ship), actuellement fixé à treize, soit à son tour amputé.
Un autre programme qui tenait à cœur à la Marine concernait les sous-marins nucléaires d’attaque de nouvelle génération. Comme le programme des destroyers T45, celui consacré aux sous-marins de la classe Astute a cumulé tous les problèmes qui ont fait de lui la démonstration irrécusable de la difficulté du MoD à gérer efficacement ce programme confié à son industriel privilégié, BAE Systems. Engagé dès 1997, ce programme, peut-être excessivement ambitieux, a pâti des modifications successives apportées au projet initial visant à faire de ce sous-marin un bâtiment polyvalent assurant une fonction de lutte antinavire, mais aussi capable de frappes terrestres au moyen de ses missiles Tomahawk et utilisable comme moyen d’acheminement de forces spéciales dans des zones littorales. Le décalage dans le calendrier d’entrée en service des trois premières unités sur les sept de la série – les premiers bâtiments étaient en voie de certification fin 2012 – a eu pour conséquence le maintien en condition opérationnelle d’une partie des unités de la classe précédente – les Trafalgar – jusqu’en 2015 au moins. Coûteux, ce décalage permettait néanmoins au MoD de différer de trois ans le paiement des sommes prévues en fonction de l’avancement du contrat, mais il avait également pour autre avantage de maintenir les compétences techniques des chantiers navals de Barrow-in-Furness (Cumbrie), dans l’attente de la mise en chantier des prochains sous-marins appelés à remplacer les actuels bâtiments de la flotte océanique stratégique. Il n’en reste pas moins qu’en 2025, date théorique d’achèvement du programme Astute, la Royal Navy ne disposera que de sept sous-marins nucléaires d’attaque contre dix-sept en 1990 et douze encore en 2000.
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