Le Printemps arabe a de facto affaibli l'intérêt pour le conflit israélo-palestinien. Le choix par le Hamas de soutenir les Frères musulmans et la rébellion syrienne, à la différence du Fatah plus prudent, n'a pas été jusqu'à présent bénéfique. À l'inverse, le blocage d'un règlement négocié par Israël fragilise l'Autorité palestinienne.
Les Palestiniens et le Printemps arabe
Palestinians and the Arab Spring
It is a fact that the Arab Spring has reduced interest in the Israel-Palestinian conflict. Hamas's decision to support the Muslim Brotherhood and the Syrian rebellion, instead of a more prudent Fatah, has up to now not served ir well. On the contrary, the blocking of a settlement negotiated by Israel is actually weakening Palestinian authority.
Les Palestiniens sont sans doute parmi les acteurs régionaux les plus affectés par les soulèvements populaires qui ont secoué et secouent encore plusieurs pays arabes, notamment les deux États centraux du système politique arabe, l’Égypte et la Syrie. Absorbé par sa difficile transition politique, le gouvernement du Caire, comme celui de Damas englué dans une guerre civile sans fin, ne sont plus en mesure d’accorder leur traditionnelle attention politique à la cause palestinienne, laissée presque exclusivement aujourd’hui entre les mains des États-Unis, dont le secrétaire d’État, John Kerry, a effectué de multiples navettes au Proche-Orient, pour tenter de faire avancer un processus de paix moribond.
L’Égypte et la Syrie jouaient traditionnellement des rôles majeurs dans la question palestinienne, quoique dans des sens opposés. Le Caire était et reste le principal soutien et mentor de la modérée Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui bénéficie également du soutien de l’Arabie saoudite et du monde occidental. La Syrie, en revanche, soutenait, aux côtés de l’Iran et du Qatar, l’islamiste Hamas, le rival de l’Autorité palestinienne, qui contrôle la bande de Gaza depuis juin 2007. Bien que la cause palestinienne souffre du manque d’intérêt arabe en raison du « Printemps arabe », c’est le Mouvement de la résistance islamique qui a le plus à pâtir de la conjoncture régionale, après avoir perdu deux alliés de taille, les Frères musulmans en Égypte, après la destitution de Mohamad Morsi en juillet dernier, et le régime de Damas, qui a rompu avec le Hamas à la suite de l’annonce par ce dernier de son soutien à l’opposition armée qui cherche à renverser Bachar Al-Assad. Les islamistes de la bande de Gaza ont également perdu, par ricochet, le soutien de Téhéran, allié indéfectible de Damas.
Non seulement les islamistes du Hamas, une branche des Frères musulmans, ont perdu l’allié égyptien, mais ils se trouvent aussi aujourd’hui dans le collimateur du régime au Caire, qui mène une guerre sans merci contre la confrérie accusée de terrorisme. Le Hamas est à son tour taxé d’intelligence avec les Frères musulmans et de leur fournir une aide multiforme dans leur recours à la violence contre les autorités égyptiennes. Une décision de justice, annoncée le 4 mars 2014, a interdit toute activité du Hamas en Égypte, a ordonné la fermeture de ses bureaux et la saisie de ses avoirs, pour son aide présumée à la fuite de dirigeants des Frères musulmans. À la suite de cette décision, Le Caire aurait commencé à enquêter sur les cas de 13 757 Palestiniens, dont la majorité appartient au Hamas, qui avaient obtenu la nationalité égyptienne sous la présidence de Morsi, et ce en vue d’un éventuel retrait de leur nationalité récemment acquise.
Il reste 80 % de l'article à lire