Occident et Proche-Orient
Note préliminaire : ce texte a été publié pour la première fois en février 1953.
Les échecs répétés des Occidentaux en Proche et Moyen-Orient, ces dernières années, n’ont généralement pas fait l’objet des études qu’ils méritent. L’importance de cette partie du monde dans la guerre psychologique engagée entre le monde libre et les pays soviétiques n’échappe cependant à aucun observateur. Sur le plan politique, le Proche et le Moyen-Orient sont les traits d’union entre l’Europe et l’Asie du Sud-Est, et une scission entre l’Orient et l’Occident, grave pour l’Amérique, serait beaucoup plus lourde de conséquences encore pour l’Europe. Sur le plan économique, la perte des pétroles proche et moyen-orientaux engendrerait des troubles considérables. L’Europe reçoit 90 % de ses carburants liquides du Moyen-Orient et la substitution du Canada et du Brésil par exemple aux sources actuelles exigerait de nombreuses années.
Les échecs ont été le plus souvent imputés à l’incompréhension des partenaires orientaux, voire à leur mauvaise foi. Cela est peu sérieux. Dénoncer la « mauvaise foi » en Orient est une aussi grande originalité que de découvrir de nos jours l’Amérique. C’est d’autre part juger selon des normes occidentales un mode de pensée qui n’a rien à voir avec celles-ci. C’est enfin oublier que, même sur ce terrain, l’Occident, en de fréquentes occurrences, ne s’est peut-être guère fait distancer par l’Orient.
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