L’été a été marqué par de nouveaux foyers de tension, remettant en cause certains fondements théoriques des relations internationales, au risque de déboucher sur de nouvelles fractures et des conflits difficiles à maîtriser.
Avant-propos - Un été meurtrier ?
Foreword–A Murderous Summer?
The summer was marked by new centers of tension, raising again the questions of certain theoretical foundations of international relations, at the risk of leading to new fractures and difficult to control conflicts.
Si l’été est souvent synonyme pour beaucoup de rupture des rythmes, de ressourcement et d’oubli des tracas du quotidien, il n’en est hélas pas le cas pour les affaires du Monde. Bien au contraire, les crises ont souvent connu un paroxysme à la belle saison. L’Histoire devrait ainsi nous rappeler que depuis l’Antiquité, c’est lorsque les beaux jours arrivent que l’on part en guerre, et non à la mauvaise saison.
Et il y a un siècle, après un attentat spectaculaire et symbolique à Sarajevo, l’intransigeance des uns, l’arrogance des autres, la passivité hypocrite de certains ont conduit à un dérapage inexorable aboutissant au déclenchement inéluctable de la Der des Ders. Et c’est un 2 août que le tocsin a résonné. En plein été.
En Ukraine, une confrontation directement issue de la guerre froide remet en cause les progrès réalisés depuis la chute du Mur avec le retour d’une Grande Russie aux accents nationalistes. La remise en cause des frontières – au nom de la protection des minorités – vient en rupture avec le principe d’intangibilité de celles-ci retenu par la diplomatie comme un fondement des rapports entre États depuis des décennies.
Il reste 72 % de l'article à lire