La Malaisie fait partie de ces pays d’Asie en pleine expansion, contribuant à faire basculer le centre de gravité du monde vers la zone Asie-Pacifique. État à majorité musulmane, contrôlant en partie le détroit de Malacca, la Malaisie veut trouver un équilibre régional entre des compétiteurs hégémoniques comme la Chine.
La longue marche de la Malaisie vers la puissance internationale ?
The Long March of Malaysia towards International Power
Malaysia, one of the booming Asian countries, is contributing to tipping the world’s center of gravity towards the Asia-Pacific zone. A largely Muslim state, controlling in part the Strait of Malacca, Malaysia hopes to find a regional balance with hegemonic competitors like China.
Un « tigre » international ?
Puissance économique montante, encore discrète, la Malaisie est appelée à devenir un acteur important du « grand jeu » international. En effet, ce « tigre asiatique » figure aux côtés de la Thaïlande, du Vietnam, de l’Indonésie et des Philippines au rang des « nouveaux pays exportateurs ». Ces États suivent les traces des « dragons », Singapour, Hong-Kong et la Corée du Sud. Ainsi, avec une croissance annuelle moyenne de l’ordre de 6 % depuis les années 1980, la Malaisie s’inscrit dans le processus de développement de l’Asie, nouvelle aire de puissance.
Cependant, ce n’est pas sa croissance économique, tirée par les hydrocarbures, qui insère la Malaisie sur la scène géopolitique. Le pays contrôle avec l’Indonésie le célèbre détroit de Malacca, par où transite pratiquement 25 % du commerce mondial, depuis une dizaine d’années. Véritable nœud de la mondialisation, c’est un passage obligé du commerce intrarégional comme mondial. Or il appartient aux eaux territoriales des deux pays, qui doivent laisser passer les navires « en transit », mais disposent de pouvoirs étendus, notamment en matière de sécurité en vertu de la Conférence internationale de Montego Bay sur le droit de la mer (UNCLOS, 1982). C’est un fait d’autant plus stratégique que la Chine, grâce à des installations militaires au Myanmar, peut fermer ce détroit vital. Parallèlement, les États-Unis ayant réorienté leurs efforts vers le « pivot asiatique » afin de faire face au concurrent chinois, l’Asie du Sud-Est devient une région aux enjeux stratégiques vitaux. Et la Malaisie en est un acteur incontournable. Mais avec qui acceptera-t-elle de « jouer » ?
Il reste 89 % de l'article à lire