La crise lancinante du Moyen-Orient, accélérée ces derniers mois par l'émergence d'une nouvelle entité autoproclamée en Califat, montre que la géopolitique de cet espace est en plein bouleversement, sans que l'on puisse espérer, à court terme, une vraie stabilisation. Le piège est en train de se refermer sans que des solutions pérennes se profilent, au grand désarroi de populations à la fois bourreaux et victimes d'une violence sans limite.
Le bourbier moyen-oriental
The Middle Eastern quagmire
The nagging crisis in the Middle East, accelerated these last few months by the emergence of a new entity, the self-proclaimed Caliphate, shows that the geopolitics of this area are in full upheaval, without any hope, in the short term, of true stability. The trap is about to spring without any solutions having emerged, to the dismay of both the perpetrators and victims of this violence without limits.
Le 6 octobre 2014, un prêtre franciscain et une vingtaine de chrétiens ont été enlevés dans le nord de la Syrie, par Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda. L’événement serait anecdotique s’il ne se plaçait parmi plusieurs séries de péripéties identiques à la longueur des années. Ces enlèvements sont l’objet d’une seule et unique démarche, le plus souvent à l’encontre d’un État occidental : une rançon et éventuellement l’élargissement de détenus en échange de la libération du ou des otages. L’alternative présentée par les ravisseurs est simple : accepter les conditions prescrites ou la mise en œuvre de la menace d’exécution de l’otage, menace toujours suivie d’effet, en cas de refus de l’État dont relève l’otage. L’alternative n’offre jamais aucune différence, si ce n’est l’arrêt d’une action militaire ou le versement d’un montant financier se chiffrant en millions de dollars ou encore les deux. L’exigence d’une rançon élevée, plus que n’en peut payer un particulier, est constante. L’un et l’autre des termes de l’alternative échappent aux proches de l’otage, ce qui démontre assez que la prise d’otage s’adresse à un État et non à quelques personnes, aussi influentes soient-elles !
Le comble de l’horreur a été atteint par la décapitation, en septembre et en octobre 2014 d’otages américains, britanniques et français (en Algérie) tombés aux mains de djihadistes ayant autoproclamé un État qu’ils avaient constitué, Daech, en Califat, en juillet 2014, s’étendant du nord-est de la Syrie au nord-ouest de l’Irak, d’Alep à Dyala.
La menace embrase aussi bien le Maghreb que le Machrek, le Proche et le Moyen-Orient, sans oublier les pays musulmans asiatiques et l’Afrique subsaharienne.
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