« Guerre tiède en Europe »
« Guerre tiède en Europe »
Voici un recueil d’une trentaine de textes courts, souvent incisifs (dont certains en langue anglaise) centrés sur le génocide arménien qui ne saurait être oublié en dépit des pressions négationnistes. Beaucoup donc de noms à terminaison en « an », ce qui n’épargne pour autant ni Erdogan et ses « condoléances feintes », ni l’Azerbaïdjan et son Président « champion de la corruption ».
Les auteurs ne se limitent pas à des considérations historiques. On sait que les balivernes proférées sur le thème de la fin de l’Histoire après l’écroulement-éclair de l’URSS ont bien vite fait long feu. Le qualificatif de « tiède » retenu dans le titre de l’ouvrage s’applique bien à la situation actuelle du monde et ne devrait pas tarder à s’imposer. Tandis que les BRICS font entendre leur voix, l’affaire d’Ukraine traduit une asymétrie d’un nouveau genre. Que privilégier entre l’intégrité des frontières et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? La question s’était posée il y a bien longtemps à propos des Sudètes ! Face aux « menaces molles » d’Obama et aux « vociférations occidentales », Poutine joue en souplesse et applique à la stratégie les techniques acquises dans la pratique des arts martiaux. Signalons à ce sujet les contributions particulièrement documentées et convaincantes de Xavier Guilhou et de Pierre Charasse. Nous avons aussi apprécié le tour d’horizon de Karim Emile Bitar qui s’interroge sur les suites de la « vague euphorisante des révolutions arabes » ; retour à Poutine à propos de la Syrie : « En défendant Assad – dit un haut responsable russe – ce n’est pas Damas que nous cherchons à protéger, mais c’est Moscou ! ». Et Silvia Cattori de dénoncer vivement l’attitude de nos gouvernants et l’intoxication véhiculée chez nous par les médias. Sourions pour terminer avec les déménagements de Slavomir Mrozek qui reconstitue dans sa chambre les errements de la politique mondiale et les soubresauts de la guerre tiède.