L’arme nucléaire est issue de la Seconde Guerre mondiale avec une course des scientifiques pour maîtriser l'atome, quitte à s'affranchir des règles de protection du secret, souvent pour des considérations idéolo-giques, permettant ainsi à des pays comme l'URSS, la Chine, mais aussi la France, de rattraper leur retard.
La prolifération nucléaire, l'héritage de l'histoire
The Heritage and History of Nuclear Proliferation
Nuclear arms originated in World War II with a scientific race to split the atom, abolishing the rules and security protections which surrounded the process (generally for ideological reasons), thus permitting countries such as Russia, China, and even France the opportunity to catch up.
Le développement des armes nucléaires relève d’un niveau jusque-là inégalé en matière de recherche fondamentale, cette ambition intervenant au cœur même de la matière. Notre histoire commence dans un XXe siècle naissant, en Europe, en France, au Royaume-Uni, puis se déplace vers les États-Unis. Avant de rejoindre le militaire et l’industriel, le nucléaire est d’abord une mobilisation des savants. Au temps des pionniers de l’atome, dans les années 1930, la prolifération des savoirs se diffuse entre l’Europe, l’Amérique, de manière légale et naturelle, à travers des publications scientifiques ou des échanges universitaires ! Intimement lié à la Seconde Guerre mondiale, ce phénomène de prolifération des savoirs est à l’origine des programmes nucléaires des cinq grands, et au-delà.
Compétition scientifique
Le premier mouvement de prolifération est un mouvement qui part d’Europe pour rejoindre les États-Unis, les scientifiques faisant le choix de la liberté, en s’exilant de l’autre côté de l’Atlantique, comme l’a fait précédemment Einstein. Pour certains, la première étape de l’exode passe par la France. En 1938, l’équipe de Frédéric Joliot-Curie est très en avance. Elle profite de l’apport de deux immigrés, Lew Kowarski, d’origine russe, et Hans Halban, d’origine autrichienne. C’est donc en Allemagne que la saignée est la plus importante. Lise Meitner quitte l’équipe d’Otto Hahn à l’occasion de l’Anschluss. Edward Teller quitte l’Allemagne en 1933. Il est ntégré à l’équipe de physique théorique de Los Alamos, c’est le futur concepteur de la bombe H américaine. Hans Bethe en prend la même direction. En 1938, Enrico Fermi est en Suède pour recevoir son prix Nobel. De là, il rejoint directement les États-Unis. Réfugié aux États-Unis, Leo Szillard, Hongrois lui aussi, invite le 2 février 1939, Frédéric Joliot-Curie et son équipe à cesser toute publication. Il s’agit là du premier geste connu de lutte contre la prolifération. L’impératif du secret des recherches s’impose très vite par l’interdiction de publication sur les travaux scientifiques.
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