La Russie, après la chute de l'URSS, a eu des difficultés à trouver sa place dans le concert des nations ; de plus, la marginalisation conduite par les États-Unis et relayée par l'Oran a contribué au durcissement actuel de Moscou, alors que l'Union européenne aurait tout à gagner en reprenant le dialogue.
Repenser les relations avec la Russie (2/2)
Rethink our Russian Relations(2/2)
Russia, after the fall of the Soviet Union, had difficulties finding its place on the international stage; in addition, the marginalisation led by the United States and relayed by NATO has contributed to the current toughening of Moscow, and now is when the European Union has everything to benefit from reopening a dialogue.
La confrontation actuelle entre la Russie et l’Occident entraîne des changements sérieux de la donne géostratégique sur le continent euroasiatique. L’Ukraine devient pour longtemps une « zone de turbulences » et source de danger d’une grande guerre. La Russie entame un mouvement vers une alliance de fait avec la Chine. Mais quels facteurs ont conduit à la confrontation ? Il y a d’abord des incompréhensions liées, notamment, à un décalage de perception mutuelle. Mais il y a aussi une contradiction majeure qui minait dès le début les relations entre les deux puissances.
D’une part, il existait une logique de coopération dictée avant tout par les intérêts économiques des deux parties et le besoin de faire face en commun aux grands problèmes internationaux. D’autre part, depuis la chute de l’URSS, cette logique coexistait avec une autre qui devait tôt ou tard conduire à la confrontation. Cette logique découlait de l’expansion de l’Otan et de l’Union européenne vers les frontières de la Russie.
Il faut préciser tout de même qu’étant donné l’obsession sécuritaire des Russes, c’est essentiellement l’élargissement de l’Otan à l’Est, en particulier la perspective de l’adhésion de l’Ukraine, que la Russie a toujours considérée comme la partie la plus importante de sa sphère d’intérêts vitaux et aussi comme un pays « tampon » entre elle et l’Alliance, qui a joué un rôle déterminant dans la crise d’aujourd’hui. Théoriquement, on aurait pu éviter d’y glisser lentement mais sûrement, si l’Otan avait ouvert d’une façon ou d’une autre la même perspective à la Russie. Il est bien connu que Boris Eltsine, ainsi que son très pro-occidental ministre des Affaires étrangères Andreï Kozyrev et même Vladimir Poutine, au début de son règne, ont essayé d’éclaircir cette perspective, mais ils n’ont eu que des réponses évasives.
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