À propos du maréchal Masséna (1758-1817).
Figures militaires du passé : Les obscurs débuts d'un maréchal d'Empire
La maison existe encore à Levens, gros bourg de montagnes aux environs de Nice : massive construction à deux étages sous une toiture à la génoise. Vers 1765, Charles-Emmanuel III régnant au royaume de Sardaigne, un gamin turbulent l’emplit de son vacarme…
Il s’appelle André Masséna, troisième des six enfants de Jules — Jules-César, s’il vous plaît — et de Catherine Fabre, son épouse. Sept ans plus tôt, le 6 mai 1758, il est venu au monde à Nice, où son père tient boutique d’épicier-marchand de vins, dans le faubourg populeux de la Bourgade. Miné par la tuberculose, l’humble débitant n’a point fait de vieux os. Sa veuve ne l’a pas longtemps pleuré. Elle ne se montre pas non plus la meilleure des mères, puisqu’on la voit bientôt négliger sa marmaille avant de la délaisser complètement, férue d’amour pour les beaux yeux, la magnifique prestance d’un voisin, le sieur Antoine Féraudy. Les enfants ainsi abandonnés sont recueillis par leurs parents les plus proches ; le petit André, pour sa part, échoit à sa grand’-mère paternelle, qui l’emmène à Levens.
Les premières années du marmot se passent donc à galopiner dans les venelles escarpées du bourg. Jusqu’au jour où son aïeule, l’ayant mis en apprentissage chez des cousins établis boulangers, il débute dans la profession par exercer les utiles et modestes fonctions de porteur de pain.
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