Le Japon a peut-être commis une des erreurs les plus lourdes qui puissent être imputées à la stratégie de l’Axe quand, maître encore de choisir entre l’Ouest et l’Est, il a opté pour celui-ci, assailli la flotte américaine à Pearl Harbor, marché sur l’Insulinde, la Nouvelle-Guinée et l’Australie, en se flanc-gardant simplement du côté du continent asiatique. Une invasion de la Sibérie, voire, même après la rupture avec les États-Unis, une poussée violente à la fois terrestre et aéronavale en direction de l’Inde et de l’Océan Indien aurait suscité aux Alliés les pires difficultés ; au lieu que la conquête du Pacifique sud-occidental entraînait le Japon dans des opérations à peine coordonnées avec celles de ses partenaires et, tranchons le mot, égoïstes, qui allaient absorber toutes ses forces sans bénéfice décisif pour la coalition dont il était membre. Lire les premières lignes
La place prépondérante qu’occupent aujourd’hui les États-Unis dans le monde appelle l’attention sur les pays du Sud, qu’en raison de leur civilisation à base ibérique, on est convenu de réunir sous le vocable général d’Amérique latine. Ces pays, qui peuvent rivaliser tant par leur superficie que par leurs richesses naturelles (encore insuffisamment exploitées et même incomplètement connues) avec leur puissante voisine, sont-ils appelés à réaliser dans l’avenir un aussi prodigieux essor économique ? Les circonstances les obligeront-ils à graviter de plus en plus dans son orbite, ou réussiront-ils, au contraire, à sauvegarder leur pleine indépendance et à affermir leur personnalité ? Autant de questions qui se posent naturellement à l’esprit dès que l’on envisage la remarquable évolution de ces pays latino-américains au cours des dernières années. Évolution qui apparaît essentiellement sous un double aspect : en premier lieu, resserrement des liens qui unissent les Républiques du Sud à celle du Nord et aussi, mais sur un plan plus restreint, des relations entre elles ; en second lieu, transformations profondes de leurs économies respectives, principalement dans l’ordre industriel, avec les conséquences sociales et même politiques que ces changements peuvent comporter. Lire les premières lignes
À propos du maréchal Masséna (1758-1817). Lire les premières lignes
Le « Service d’Études américain », qui a compulsé de nombreux documents, visité plusieurs centaines d’usines et interrogé des milliers de témoins, parmi lesquels les chefs politiques et militaires survivants du troisième Reich, a publié, le 30 septembre 1945, un volumineux rapport sur les effets des bombardements stratégiques alliés de l’Allemagne et de l’Europe occupée. On y peut suivre les résultats obtenus tant sur la production que sur le moral allemand : buts successifs, moyens employés, réaction de l’adversaire pour maintenir le rythme de la production, effets sur le moral. Un dernier paragraphe fait ressortir le « manque à gagner » et les conclusions à tirer de cet intéressant document. Lire les premières lignes
Chroniques
La situation des territoires relevant de l’autorité du ministère de la France d’outre-mer a fait l’objet d’un large et important débat à l’Assemblée Constituante. Les différents problèmes intéressant le développement de nos possessions d’outre-mer, d’ordre politique aussi bien qu’économique, ont été passés en revue et bien des vœux furent présentés par les députés coloniaux tendant à remédier aux difficultés qui subsistent encore trop nombreuses, outre-mer. Lire les premières lignes
Bibliographie
L’auteur présente la guerre de Tunisie comme une étape dans la lutte pour la Libération. Il fait ressortir l’importance stratégique de cette contrée qui commande le passage entre Méditerranée occidentale et orientale et constitue une base d’action contre l’Italie et l’Europe du Sud. Le succès de cette campagne, c’est la revanche de Carthage sur Rome. Le raccourci qu’il donne des actions militaires, fort documenté mais assez aride, sert de base à une série d’épisodes d’un intérêt soutenu. Lire la suite
Henry Laufenburger, assisté de M. Domarchi, nous donne la traduction française de cet ouvrage, terminé en 1944, et dont l’épigraphe « La misère engendre la haine » donne l’atmosphère générale. La plaie du monde moderne est le chômage en temps de paix, inéluctable en économie non planifiée, dit Beveridge, parce que la somme des dépenses ne s’ajuste pas de façon à offrir le maximum de travail aux ouvriers. En temps de guerre, le chômage disparaît grâce à la progression considérable des dépenses publiques. Lire la suite
Nos lecteurs connaissent l’histoire générale Peuples et Civilisations, qui expose en vingt gros volumes l’évolution de l’humanité sur tous les plans, politique, économique, social, intellectuel et artistique. Dirigée par Louis Halphen et Philippe Sagnac, elle a remplacé, dans une large mesure, le « Lavisse et Rambaud », longtemps classique. Une des principales différences entre les deux collections est que chaque chapitre du « Lavisse et Rambaud » avait son auteur. Au contraire, les vingt volumes du « Halphen et Sagnac » sont chacun l’œuvre d’un très petit nombre d’historiens : trois au maximum. Quelques-uns des meilleurs volumes de la collection ont même été écrits par un seul auteur, par exemple « Les Barbares », de Louis Halphen, et le « Napoléon », de Georges Lefebvre. Dans ces conditions, chacun de ces volumes a son unité et fait ressortir le mouvement propre à la période étudiée, le titre du volume indiquant, d’ailleurs, les caractéristiques mêmes de cette période. Lire la suite
Paru à Londres au début de 1945, avant la fin des opérations contre l’Allemagne, le petit livre du Lieutenant-Commander Kroese présente un intérêt historique certain. Avant de se livrer à des considérations stratégiques, aujourd’hui périmées, sur les moyens d’abattre le Japon, l’auteur, qui commandait le contre-torpilleur Kortenaer, torpillé le 27 février 1942, au cours de la bataille de la mer de Java, y étudie, en effet, avec talent l’action de la Marine des Pays-Bas dans la bataille de mai 1940, puis dans celle des îles de la Sonde, de décembre 1941 à mars 1942. L’impression qui ressort de ce récit simple et clair, est que la Marine hollandaise de 1940 a été une digne continuatrice des glorieuses escadres des Tromp et des Ruyter. Après avoir lutté désespérément pendant quatre jours contre le flot envahisseur des forces blindées allemandes, la Marine hollandaise se retire le 14 mai 1940 sur l’Angleterre, et, dès le 1er juin, elle reprenait le combat. Lire la suite
La Presse française a toujours eu à son service des reporters de bonne foi et de grand talent. M. James de Coquet est de ceux qui honorent le mieux cette corporation, malgré tout, chez nous, trop peu fournie. Il est, actuellement, en Extrême-Orient d’où il envoie à un grand journal du matin de remarquables notations sur la situation. Il a eu la bonne fortune de suivre l’armée française dans son avance sur le Rhin et à l’intérieur de l’Allemagne. Son livre fixe avec un rare bonheur certains tableaux héroïques, tels que la traversée du Rhin ou la marche sur Stuttgart. C’est, en même temps, une fresque où les détails pittoresques, par exemple, la rencontre avec l’armée et les chefs russes, voisinent avec des notations dépourvues de toute pédanterie militaire, mais qui n’en sont pas moins d’une netteté et d’une vérité criantes, par exemple celles relatives au rôle décisif de l’aviation dans la victoire. Lire la suite
Parmi les pertes les plus douloureuses subies par la science française, il faut déplorer, après celle du grand géographe Demangeon, celle de Jacques Ancel, mort, en décembre 1943, des suites de sa détention au camp de Compiègne et des fatigues endurées pendant les mois de la vie traquée qui l’a suivie. Jacques Ancel fut un maître de ce que les Allemands baptisèrent du nom de « géopolitique ». Il avait, déjà, à son actif un bagage considérable, notamment de beaux livres classiques sur la géopolitique, sur l’Europe germanique et ses bornes, sur la géographie des frontières, sur Slaves et Germains. Lire la suite
Nous avons été, pendant toute la guerre et, jusqu’à ces derniers temps, privés de nombreux et intéressants ouvrages édités en Suisse, notamment par les Éditions de la Baconnière à Neuchâtel qui, comme on sait, se consacrent, depuis de nombreuses années, à la littérature politique. Une des œuvres les plus marquantes de cette collection est le petit livre que Nicolas Politis, membre de l’Institut, a consacré à la morale internationale. On sait le rôle éminent joué par le diplomate grec dans la défense des intérêts supérieurs de sa patrie et aussi l’affection filiale qu’il gardait à notre pays, où il avait, d’ailleurs, enseigné avec éclat et avec la même aisance qu’un universitaire français. Lire la suite
Notre collaborateur, Édouard M. Bornecque, qui s’était jusqu’ici consacré surtout à des études concernant la route, a publié récemment un livre intéressant sur la Police de l’Air. C’est une tentative d’initiation à l’usage de tous ceux qui voudraient connaître les problèmes de la police administrative et économique des transports, les méthodes appliquées par l’administration et, en particulier, par la police de la navigation aérienne, ceci dans le cadre général des différentes polices des transports, air, terre, eau. Lire la suite
Le petit livre du capitaine Williams devra prendre place dans toutes bibliothèques consacrées à la gloire des ailes françaises. Ce jeune émule du grand Guynemer qui, du 20 mai au 20 juin 1940 avait, sur un appareil démodé, abattu 9 avions et qui périt glorieusement en service commandé le 31 octobre 1940, avait très simplement, mais en un style vivant et humain, avec un héroïsme quasi-naturel, consacré ce bel ouvrage à l’escadrille des Cigognes. Nul monument ne pouvait être digne d’elle que celui élevé en plein combat par ce héros de vingt-neuf ans.
Le petit ouvrage consacré par le sénateur Tony Révillon au début de la guerre s’étend seulement du 15 juin au 3 octobre 1940, mais il décrit en une série de notes, qui paraissent d’une absolue sincérité, une période particulièrement intéressante de l’histoire militaire et politique de notre pays : celle où fut conclu l’armistice. Lire la suite
Le Dr Dorten a consacré sa carrière, et, on peut dire, sa vie, à son pays natal, la Rhénanie. Au lendemain de la guerre 1914-1918, il comprit le mal qu’avait fait le prussianisme à ses compatriotes ; il essaya de leur ouvrir les yeux. Il crut trouver dans la France, à ce moment-là, prestigieusement représentée par le grand Mangin, l’appui indispensable pour faire triompher la cause, d’une autorité rhénane et palatine. Ce sont ces souvenirs et ces thèses, qui sont redevenues actuelles, que le Dr Dorten, devenu notre compatriote, expose avec érudition et son courage bien connus. Lire la suite
L’Amérique latine qui a joué dans cette guerre un rôle économique si important aux côtés des Nations unies et qui, par ses richesses et sa récente évolution, constitue un des pôles d’attraction essentiel de la civilisation mondiale, nous intéresse particulièrement parce que la France y a toujours été admirée ou écoutée, et parce que sa culture y est restée, aujourd’hui plus que jamais, comme le levain de cette pâte magnifique d’une jeune civilisation. Lire la suite
Pierre Audiat, qui est un des maîtres les plus connus de notre jeunesse des écoles et en même temps un de nos meilleurs journalistes, a consacré à « Paris pendant la guerre », un livre précieux, particulièrement séduisant. Ce n’est pas, en effet, une histoire au sens propre du mot. Les recueils et les documents nécessaires manquent encore pour l’écrire ; ce n’est pas non plus un journal pas plus qu’un récit romanesque avec portraits ou tableaux littéraires ; c’est une esquisse, tracée selon les meilleures méthodes de la critique universitaire, de tous les événements qui se sont déroulés dans Paris depuis juin 1940 jusqu’au mois d’août 1944. Lire la suite
Parmi les critiques militaires étrangers, Basil Henry Liddell Hart est un des plus connus. Il a déjà à son actif un bagage considérable et publié un nombre important d’ouvrages historiques, biographiques et militaires, dont plusieurs ont été traduits en français. Son influence sur la pensée militaire anglaise avant la guerre est indéniable et il semble avoir joui d’une grande autorité officielle puisqu’il est l’auteur de certains manuels édités par l’État-major général britannique. Les conceptions d’ensemble de B.H. Liddell Hart, telles qu’il les a expliquées dans des œuvres comme Thoughts on War, The strategy of indirect Approach, Dynamic Defense, The British Way in Warfare, sont, à maints égards, contestables et spécifiquement britanniques. Lire la suite
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