La chute du régime de Kadhafi n'a pas permis la reconstruction d'un État libyen viable. Le pays est désormais confronté à une guerre interne avec de multiples acteurs aux intérêts divergents entraînant une probable dislocation durable de cette entité.
La nouvelle guerre civile libyenne
The New Libyan Civil War
The fall of Khadafi’s regime did not allow for the reconstruction of a viable Libyan state. The country has, from this point on, been confronted with an internal war, with multiple players with diverging interests leading to a likely permanent separation of this entity.
« Il n’y a de paix possible qu’après la guerre » Proverbe arabe
Neuf mois après la fin du soulèvement libyen, les élections en 2012 avaient donné l’illusion d’une nation qui parvenait à trouver habilement le chemin de la démocratie. Parmi les pays associés aux printemps arabes, la Libye semblait même la plus prometteuse. Mais, durant les deux dernières années, le pouvoir central s’est progressivement délité. Tour à tour, les crises qu’il a dû traverser l’ont considérablement affaibli. Perdant toute leur légitimité, incapables de relever le défi sécuritaire auquel la Libye devait faire face, les dirigeants ont été démis en juin 2014 et leurs successeurs violemment contestés : le point de rupture a été atteint.
Une nouvelle guerre civile a éclaté. Deux camps s’opposent ; les médias classent sommairement l’un en parti libéral et l’autre en parti islamiste. Le chaos actuel libyen est en réalité plus complexe et l’avenir proche demeure fortement préoccupant. Comment réconcilier une mosaïque de tribus, de localités dont la vision commune s’est arrêtée après le projet de destituer Kadhafi (la fragile coalition d’hier a fait place à une kyrielle d’intérêts locaux divergents et de rivalités) ? Il n’y a pas de réponse simple à cette question qui relève avant tout du choix du peuple libyen.
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