L’Iran va devenir un pôle de stabilité régional. Plutôt que de l’ostraciser, mieux vaut s’en rapprocher, voire, à terme, s’appuyer sur lui. Pour ceux qui croient au « choc des civilisations », une telle évolution est un non-sens. La thèse défendue par feu Samuel Huntington dans son ouvrage éponyme va à l’encontre d’un rapprochement durable entre États occidentaux et n’importe quel État musulman, y compris l’Iran, car les intérêts de l’Occident et de l’Islam sont irréconciliables.

En effet, pour Huntington, les causes des tensions et des guerres sont liées aux antagonismes fondamentaux entre grandes civilisations, qu’il définit comme les entités culturelles les plus larges auxquelles peuvent s’identifier les hommes.

Depuis la chute de l’URSS, le paradigme qui explique les affrontements réside dans les antagonismes entre les grandes civilisations qui, selon Huntington, se partagent actuellement le monde : la civilisation occidentale, qui comprend l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ; la civilisation orthodoxe, composée des pays où cette branche du christianisme est majoritaire, principalement la Russie ; la civilisation musulmane, qui s’étend du Maghreb à l’Indonésie ; la civilisation hindoue (essentiellement l’Inde), la civilisation chinoise, la civilisation japonaise, la civilisation sud-américaine, et, peut-être, une civilisation africaine.