Dans la partie occidentale de l’océan Indien et sur la côte orientale de l’Afrique, les rivalités des puissances s’accentuent, les visées de la Chine se précisent. Face aux tensions que provoquent ces entreprises, la France ne doit pas renier son passé ni abdiquer sa mission. Tout retrait, toute faiblesse de sa part, tout affadissement de sa foi dans son rôle mondial serait néfaste pour elle, pour les peuples qui lui font confiance et pour l’Occident dont elle porte l’image.
Océan Indien 1976 : présence de la France, gage de paix et d'espérance
Dans cet article je voudrais faire part d’observations portant sur la partie occidentale de l’Océan Indien. Que le lecteur le prenne donc pour ce qu’il est. Les lignes qui suivent ne sont pas le résultat d’études, d’examen de documents ou de conversations avec les dirigeants de la politique des grandes nations. Elles sont le résultat de ce que je constate depuis une quinzaine d’années. Je ne suis pas un spécialiste de l’Océan Indien : j’en suis un habitué. La nuance est importante et éclaire les propos qui vont suivre.
J’ai pris intérêt à Djibouti, à Madagascar, aux Comores et à la Réunion quand j’exerçais les fonctions de Premier ministre. J’ai dirigé les longues négociations qui ont abouti, avec Madagascar, aux accords d’indépendance et de coopération. J’ai fait préparer et voter un statut des Comores, une loi-programme pour les départements d’outre-mer et une autre similaire pour les territoires d’outre-mer. J’ai pris des mesures particulières pour le département de la Réunion. Ces diverses orientations de mon action, il y a maintenant quinze ans, avaient comme idée de base que l’Océan Indien, au moins dans sa part occidentale où la grande île de Madagascar occupe la place la plus importante, était un des lieux du monde où la France apparaissait comme une puissance mondiale et où elle pouvait, dans des conditions exceptionnelles, continuer à assurer une responsabilité de premier rang.
Des circonstances particulières m’ont amené à poursuivre ces observations et ces réflexions. Je suis devenu député de la Réunion il y a plus de douze ans. Au cours de cette longue période, j’ai accompli près de quarante voyages dans cette partie du monde. J’ai fait de nombreuses haltes à Djibouti et à Dar-es-Salam, des séjours à Madagascar et à l’île Maurice. En ma qualité de ministre, j’ai ici et là accompli des visites officielles. Pendant ces douze années, au surplus, les fonctions gouvernementales que j’ai exercées m’ont amené à prendre bien des décisions d’ordre financier, diplomatique ou militaire. Il m’est arrivé aussi de regretter l’indifférence des milieux politiques…
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