Les origines ethniques des Européens
L’éclatement des barrières qui avaient cloisonné artificiellement l’Europe pendant près d’un demi-siècle a provoqué un large regain d’intérêt à l’égard des différents peuples, nations ou ethnies qui composent ce « cap extrême de l’Asie ». D’où venons-nous ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? À la question posée par le poète Edgar Poe, Georges Cerbelaud-Salagnac a tenté de répondre dans un ouvrage dense, précis et clair : il s’agit d’une véritable anthologie des différents groupes ethniques présents de l’Atlantique à l’Oural.
Des temps préhistoriques à nos jours, se sont succédé, heurtés, mélangés, enrichis des dizaines et des dizaines de groupes humains réunis par des origines communes, des croyances ou cultures partagées, et souvent liés par l’usage de langues, dialectes ou parlers dont bon nombre ont disparu. Ce foisonnement prodigieux, l’auteur, qui réunit les trois qualités d’historien, d’ethnologue et de linguiste, en a ordonné les principales composantes. Les origines ethniques des Européens sont indo-européennes, ibériques, ouraliennes. Presque tous les États européens sont le fait d’une ethnie particulière, même si les frontières politiques ne coïncident pas avec l’habitat ethnique. Seuls trois grands pays de l’Europe occidentale font exception à la règle : l’Italie, la France et l’Espagne ; peut-être sont-ils l’aboutissement de toutes les migrations venues de l’Est qui se sont juxtaposées sans s’éliminer ?
Peut-être certains lecteurs trouveront que ce livre tourne trop à l’inventaire, car il est vrai que les ethnies s’y succèdent les unes aux autres à un rythme cadencé. Comment s’y retrouver entre les vingt groupes du rameau ibère, les vingt-deux Indo-Européens orientaux, les seize Indo-Européens occidentaux, les vingt-deux groupes celtes, les quarante composantes de la famille des Germains ou Teutons ou les dix-neuf groupes de Slaves, sans compter les Ouraliens, les Altaïens ou Turco-Mongols. Au moins, dispose-t-on, en un livre, d’une description assez fouillée de ces différents groupes, les uns aux consonances mythologiques (les Amazones et les Sarmates, les Phrygiens, les Philistins…), les autres formant la trame d’une actualité quotidienne qu’il convient de déchiffrer et d’ordonner (Tchouvaches, Gagaouzes, Azéris, Kazakhs). Il n’était guère possible d’épuiser une matière aussi riche. Cet ouvrage nous fournit une bien utile référence et un instrument de travail incomparable. ♦