L’Armée de terre confrontée à une forte réduction de ses effectifs est massivement engagée dans des opérations tant à l’extérieur que sur le territoire national. Il importe donc de proposer un nouveau modèle permettant de répondre aux besoins opérationnels tout en améliorant l’exercice du métier au quotidien.
Vers un nouveau modèle pour l’Armée de terre
Toward a New Model for the Army
The Army, confronted by a strong personnel reduction, is massively engaged in operations both abroad and on national soil. It is therefore important to propose a new model permitting response to operational needs while at the same time improving the profession’s course on a daily level.
Fin 2014, l’Armée de terre comptait 99 000 hommes, elle en comptera à peine plus de 95 000 à la fin de l’année 2015. Et, même si elle a été récemment atténuée par le président de la République, la déflation devrait se poursuivre, d’ici 2019, au rythme prévu par la réactualisation de la Loi de programmation militaire (LPM). À ce rythme-là, il est légitime de se demander quand s’arrêteront définitivement les déflations d’effectifs alors même que l’Armée de terre n’a jamais autant été employée, tant en opérations extérieures que sur le territoire national, comme l’a d’ailleurs démontré la projection massive au service de la protection de nos concitoyens en janvier 2015.
De la professionnalisation des Armées en 1996 à la modernisation de l’action publique aujourd’hui, les Armées, et plus particulièrement l’Armée de terre, n’ont cessé de se réorganiser pour continuer à disposer de forces capables de tenir les contrats opérationnels qui leur étaient fixés, tout en offrant une organisation commandée et structurée, apte à soutenir, former, employer des ressources humaines toujours plus contraintes dans un contexte économique devenu de plus en plus difficile.
Malgré ces réductions successives, l’Armée de terre a cependant su préserver l’essentiel : les régiments et les brigades interarmes dont la qualité opérationnelle est reconnue et attestée de tous, et surtout des soldats et des chefs, professionnels et aguerris. Néanmoins, le passage sous le seuil critique de 100 000 hommes, le rapprochement et le durcissement des menaces et l’importante réforme des soutiens nous imposent aujourd’hui de dessiner un modèle qui permette à l’Armée de terre de durer dans la contrainte tout en envisageant une éventuelle remontée en puissance que pourrait nécessiter une occurrence accrue des menaces à court et moyen termes.
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