Le SIA Lab est une structure agile souhaitée par le ministère et récemment installée près de Balard pour accélérer l’innovation autour des systèmes d’information permettant une pratique collaborative flexible entre PME, organismes de la Défense et utilisateurs opérationnels. Les échanges et les travaux conduits au SIA Lab garantissent ainsi une approche moderne et efficace.
Le SIA Lab : un « laboratoire » pour la Défense
The SIA Lab: A “Laboratory” for the Defense
The SIA Lab is a versatile structure desired by the ministry and recently installed near Balard to accelerate innovation concerning information systems to permit a collaborative, flexible practice between the PME, organizations of the Defence, and operational users. The exchanges and work conducted at the SIA Lab therefore guarantee a modern and efficient approach.
Steve Jobs, dans son garage créant Apple, épaulé par son camarade Steve Wozniak, et Bill Gates créant Microsoft dans sa chambre d’hôtel, avec Paul Allen, sont devenus les symboles de l’innovation et de l’entreprenariat. Aujourd’hui, les Lab ou Fab Lab (contraction de Fabrication Laboratory, « laboratoire de fabrication ») foisonnent. Chaque administration, entreprise, grande agglomération ou pôle de compétitivité en possède ou souhaite en posséder un. Leur fonctionnement incite au partage de ressources et au conseil. Ainsi, par l’intermédiaire de ces Lab, les PME ou les start-up (jeunes pousses) ont accès à des ressources humaines, financières ou matérielles qui sont hors de leur portée. Fort de ces constats et dans le cadre du pacte Défense PME et du programme « Système d’information des Armées », le ministère de la Défense a lancé le SIA Lab.
Un article du Harvard Business Review de septembre 2012 décrit la genèse de la création de ces Labs à partir de quatre époques de l’innovation. La première époque est celle de l’inventeur solitaire, celle des grands inventeurs, et se termine au début du XXe siècle (la lampe d’Edison ou l’avion des frères Wright). La deuxième époque commence au début de la Première Guerre mondiale et résulte de la complexité croissante des techniques et du coût de l’innovation qui ne peuvent être supportés par un individu. C’est l’époque des grands laboratoires de recherche et des grands groupes industriels. La troisième étape commence dans les années 1960, les années « rebelles ». Durant cette période, les innovateurs quittent l’entreprise car ils ne supportent plus leur caractère hiérarchique. Ils sont innovateurs et n’aiment pas le cadre strict de l’entreprise mais ont besoin de financer leurs travaux de recherche. Ils créent des start-up et trouvent de nouvelles sources de financement avec le capital-risque où des investisseurs apportent du capital ainsi que leur réseau à des entreprises ou des technologies innovantes. L’un des fondateurs de ce nouveau mode de financement de l’innovation et créateur de l’American Research and Development Corporation (ARDC) est un général américain d’origine française, Georges Doriot (1). Durant cette période, le travail de recherche et d’innovation au sein des entreprises, compte tenu des attentes des marchés financiers, devient de plus en plus difficile pour les chercheurs. Ainsi, la mondialisation, la croissance des technologies de l’information et des communications accélèrent le rythme du changement et l’avènement d’une nouvelle ère de l’innovation, celle des « Labs » qui réunissent dans un espace dédié l’agilité d’une petite structure avec la puissance et les ressources d’un grand groupe ou d’une grande administration.
Fortement inspiré de la communauté du logiciel libre Open Source, la caractéristique principale des « Labs » doit être leur « ouverture ». Ils s’adressent aux entrepreneurs, aux développeurs, aux artistes, aux bricoleurs, aux étudiants, aux concepteurs en tout genre qui veulent passer plus rapidement de la phase de concept à la phase de prototypage, de la phase de prototypage à la phase de mise au point, de la phase de mise au point à celle de déploiement, etc. Ils regroupent différentes populations, tranches d’âge et métiers différents. Ils constituent aussi un espace de rencontre et de création collaborative qui permet, entre autres, de fabriquer des objets uniques : logiciels, objets décoratifs, objets de remplacement, outils… Avec les outils informatiques, les projets peuvent passer de l’idée à une première réalisation grâce au prototypage rapide et au processus essai-erreur intelligent.
Il reste 69 % de l'article à lire