Dictionnaire des nationalités et des minorités en URSS
À l’heure où le pouvoir soviétique, essentiellement Gorbatchev, tente de définir, non sans mal, les contours d’une nouvelle « Union » et que maintes républiques revendiquent leur droit à l’indépendance, si elles ne l’ont pas déjà proclamée, l’ouvrage de Roger Caratini rendra de grands services à tout lecteur non spécialisé des problèmes nationaux de l’URSS. Comment se retrouver en effet dans cet univers exotique jadis décrit avec verve par Jules Verne dans son mémorable Michel Strogoff (1876) ? Que sont ces Azéris, ces Bouriates, ces Gagaouzes, ces Ingouches, ces Kabardes, ces Kets, ces Kirghizes, ces Koumyks, ces Kalmouks, ces Mordves, ces Oghouz, ces Ouzbeks, ces Tchétchènes, ces Tcherkesses, ces Tchouvaches, ces Zyrières et tous les autres ?
Il existe plus de 100 ethnies, et vraisemblablement plus de 200. Pour les principales d’entre elles, environ une petite centaine, l’auteur présente leur territoire, leurs origine et histoire, leur statut politique et administratif ainsi que leur langue. Auparavant, il décrit l’architecture de l’Union avec sa cascade des quinze républiques socialistes soviétiques, des vingt républiques, huit régions et dix districts autonomes. Dans d’utiles tableaux, on trouvera toutes ces divisions répertoriées avec leur superficie, population, langue. Une dizaine de cartes complètent cette synthèse très utile, ainsi qu’une bibliographie importante d’une trentaine de pages. Bien sûr les rubriques sont forcément brèves (peuples déplacés, Sibérie, deux pages chacune) ; il y a tout de même une douzaine de pages sur les trois États baltes, mais pas assez sur l’Ukraine par rapport à la Moldavie par exemple. L’essentiel demeure un outil de travail utile et maniable qui nous accompagnera bien des années encore. ♦