Billet – Rien à voir
Le terrorisme n’a rien à voir avec l’Islam, n’a-t-on cessé de marteler selon le syllogisme qui veut que tous les Musulmans ne soient pas terroristes mais croient tous que le Coran est la parole de Dieu, donc que les assassins ne s’inspirent pas de préceptes religieux. D’ailleurs des croyants sont brûlés vifs ou égorgés. Mais lorsque nos enseignants sont confrontés au refus de discuter de Darwin, au rejet du libre-arbitre et de la mixité, les inspirations ne viennent pas de l’Almanach Vermot. Et les Juifs attaqués ne l’ont été ni par hasard ni par erreur.
Certains arguent qu’il s’agirait du contrecoup d’une intégration loupée, comme la French American Foundation qui accompagne ses bourses et ses visas d’étudiants de diatribes contre une France toujours raciste envers sa minorité, discours relayé par le Président des États-Unis. Mais au Danemark, dont la seule possession fut le Groenland, l’intégration se fait sur le modèle anglo-saxon, le blasphème est pénalisé, la religion d’État est financée par l’impôt et le voile est autorisé.
Le dénominateur commun est bien le refus de ces valeurs qui fondent la liberté de l’Europe. Encore faudrait-il les défendre. Tocqueville avertissait, dans son intervention à la Chambre, fin janvier 1848 : « La France a jeté dans le monde, la première, au milieu du fracas du tonnerre de sa première Révolution, des principes qui se sont trouvé les principes régénérateurs de toutes les sociétés modernes. C’est la plus précieuse partie d’elle-même. Ce sont ces principes-là que nos exemples affaiblissent aujourd’hui ». Pourquoi ceux qui défilaient pour Charlie se sont-ils précipités au royaume de l’obscurantisme le jour même où un blogueur y était fouetté, tandis qu’était diffusé sur les réseaux sociaux le film de la décapitation judiciaire en pleine rue d’une femme qui avait dû commettre le crime de passer son permis de conduire ? Parce que ça n’a rien à voir ?
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