La dissuasion reste au cœur de notre défense et garantit l’indépendance de la France pour ce siècle. Le processus régulier de modernisation est essentiel et contribue directement à la crédibilité de toutes les composantes de nos forces.
La dissuasion française garante de notre indépendance au XXIe siècle
The French Deterrent—Guarantor of our Independence in the Twenty-First Century
Deterrence remains at the heart of our defence and guarantees the independence of France for the century. The routine process of modernisation is essential to support the credibility of all components of our forces.
Le non-respect récurrent des accords de Minsk II, l’expansionnisme chinois en mer de Chine, l’implantation de missiles balistiques russes à Kaliningrad, la modernisation des arsenaux stratégiques américains et russes, le renforcement des arsenaux pakistanais, indiens, nord-coréens, les tentations nucléaires de plusieurs pays et la prolifération des vecteurs sont autant de démonstrations que le XXIe siècle sera nucléaire. Dans ce contexte où l’article 6 du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) semble être plus que jamais un vœu pieux, où le mémorandum de Budapest de 1994 est désormais caduc, la dissuasion demeure pour la France la garantie ultime de la sécurité, de la protection et de l’indépendance de la Nation. La pérennisation de sa dissuasion concourt à la cohérence de l’ensemble du dispositif militaire de la France et lui permet d’assumer pleinement ses responsabilités à l’échelle mondiale.
La publication du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013 a permis d’exposer la cohérence d’ensemble de l’appareil de défense. À cette occasion, la posture nucléaire française fut rappelée : « La dissuasion nucléaire a pour objet de nous protéger contre toute agression d’origine étatique contre nos intérêts vitaux, d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit la forme. […] L’emploi de l’arme nucléaire ne serait concevable que dans des circonstances extrêmes de légitime défense ».
La dialectique nucléaire de notre pays repose sur l’ambiguïté entourant la définition de nos intérêts vitaux – à la discrétion du chef de l’État – sur la vocation exclusivement défensive de l’arme nucléaire. Cela évacue de fait tout débat sur une évolution doctrinale tendant vers un concept d’emploi et le développement d’armes de bataille. Elle repose également sur la mise en adéquation des intérêts vitaux et des capacités de la dissuasion. En outre, le président de la République François Hollande a utilement rappelé lors de son discours d’Istres que l’arme nucléaire pourrait si nécessaire être employée en guise d’ultime avertissement afin de rendre impossible un conflit majeur ou de restaurer notre dissuasion.
Il reste 82 % de l'article à lire