En retenant il y a quelques mois le thème du nucléaire militaire pour le numéro de l’été 2015, le comité de rédaction de la Revue Défense Nationale avait pour objectif de nourrir le débat sur les questions stratégiques de sécurité et de défense qui se posent à la France, plus d’un demi-siècle après l’exposé, dans la même Revue, des thèses qui avaient alors fondé le concept de la dissuasion. Lire la suite
La Revue Défense Nationale s’est toujours préoccupée du débat nucléaire avec la publication d’articles fondateurs de notre doctrine de dissuasion. Le numéro propose ainsi de dresser un panorama des enjeux et questions autour du nucléaire militaire et d’ouvrir des perspectives d’avenir. Lire les premières lignes
Perspective stratégique
Le discours récent du président de la République à Istres constitue la « feuille de route » pour la dissuasion des années à venir avec une impression de continuité, mais aussi la volonté de poursuivre la pérennisation des moyens par leur « maintien à niveau ». Lire les premières lignes
La dissuasion reste au cœur de notre défense et garantit l’indépendance de la France pour ce siècle. Le processus régulier de modernisation est essentiel et contribue directement à la crédibilité de toutes les composantes de nos forces. Lire les premières lignes
Empêcher l’adversaire d’agir en lui imposant un prix trop élevé a souvent été utilisé comme moyen d’action. La dissuasion classique a ainsi été au cœur de la politique de plusieurs États avec l’utilisation de systèmes fortifiés comme le fit Vauban avec la défense du « Pré Carré ». Lire les premières lignes
La Fost est en opération depuis 1971 en assurant la permanence à la mer, de la dissuasion avec ses SNLE et toutes les composantes nécessaires pour en assurer la crédibilité. Cet effort est la résultante de l’engagement de tout un système cohérent, à la juste dimension, servi par des femmes et des hommes au professionnalisme exemplaire. Lire les premières lignes
La composante aéroportée est un atout majeur dans la stratégie de dissuasion nucléaire, en apportant de nombreuses pertinences, au moment où d’autres États développent des capacités aéroportées de nouvelle génération. Lire les premières lignes
Pour la DGA, la dissuasion est structurante depuis sa création dans les années 1960. Aujourd’hui encore, la DGA joue un rôle majeur en assurant la cohérence globale, avec le CEA, de toutes les composantes de la dissuasion entre les forces et les industriels. Lire les premières lignes
Le porte-avions Charles-de-Gaulle participe à la dissuasion nucléaire avec la mise en œuvre de la Force aéronavale nucléaire autour du binôme Rafale-ASMP-A, permettant une capacité d’action importante grâce aux qualités intrinsèques du porte-avions. Lire les premières lignes
Le Service de protection radiologique des Armées est le « bras armé » du SSA pour toutes les questions liées au nucléaire et notamment pour le suivi du personnel affecté à l’ensemble des composantes de la dissuasion. Le SPRA constitue, de ce fait, un outil essentiel pour le bon fonctionnement des opérations. Lire les premières lignes
Le CEA est depuis sa création en 1945 un acteur central du nucléaire français. La Division des applications militaires (DAM) a conduit tous les programmes liés à la dissuasion et poursuit son travail d’expertise tout en participant au débat scientifique et éthique. Lire les premières lignes
DCNS conçoit, construit et entretient les SNLE mis en œuvre pour assurer la dissuasion depuis plus de cinquante ans. Cette filière contribue directement à la souveraineté nationale et permet également le développement de nombreux programmes, y compris à l’exportation. Lire les premières lignes
Le missile aéroporté – ASMP-A – produit par MBDA, est un élément-clé de la dissuasion nucléaire. Pour l’industriel, les enjeux sont essentiels, et produire le meilleur missile structure toute l’entreprise avec des effets et une synergie bénéfique, y compris pour les armements conventionnels. Lire les premières lignes
Depuis près de cinquante ans, le développement des missiles balistiques des SNLE a directement contribué à la filière spatiale avec Ariane. La dualité des technologies est un atout majeur et contribue à maintenir l’indépendance stratégique nationale. Lire les premières lignes
Le développement de la défense antimissiles, souhaité par les États-Unis, est antinomique avec le concept de dissuasion et pourrait à terme entraîner une dépendance forte vis-à-vis des Américains, au détriment de la souveraineté nationale. Lire les premières lignes
L’Inde et le Pakistan sont à la fois puissances nucléaires mais aussi en rivalité permanente depuis l’indépendance en 1947. L’équation dissuasive est complexe et évolue rapidement d’autant que les deux États modernisent leurs arsenaux. Lire les premières lignes
L’Asie de l’Est est concernée par la prolifération nucléaire avec des pays possesseurs de l’arme comme la Chine ou la Corée du Nord et d’autres dits du « Seuil ». La modernisation des moyens chinois entraîne de facto une course régionale aux armements. Lire les premières lignes
La Corée du Nord poursuit ses efforts pour renforcer son arsenal nucléaire, avec le premier objectif d’assurer la pérennité du régime. Seule la négociation dans la durée permettrait d’envisager la fin d’une course aux armements par nature dangereuse. Lire les premières lignes
La Russie modernise son arsenal nucléaire non pas dans un but offensif, mais plutôt pour assurer sa défense face à des pays occidentaux menés par les États-Unis trop enclins à présenter Moscou comme un adversaire potentiel et non comme un partenaire. Lire les premières lignes
La Belgique envisage le remplacement de ses avions F-16 aujourd’hui à capacité nucléaire, dans le cadre de l’Otan. Les choix de Bruxelles quant au prochain appareil seront donc déterminants et s’inscriront dans une dimension politique européenne qu’il reste à définir. Lire les premières lignes
Le réalisme en matière de dissuasion doit désormais prévaloir avec le réarmement de la Russie. La prise en compte du fait nucléaire dans la guerre hybride ne doit donc pas être occultée. Lire les premières lignes
Israël dispose d’un armement nucléaire – bien que non reconnu officiellement par Tel Aviv – capable de dissuader des adversaires potentiels dont l’Iran en priorité. L’ambiguïté de la position israélienne est aussi de participer à la crédibilité de sa stratégie. Lire les premières lignes
La modernisation de la dissuasion nucléaire russe est une priorité majeure pour Moscou qui n’a de cesse d’annoncer et de lancer de nouveaux programmes très ambitieux, en jouant de rivalité avec les États-Unis. Lire les premières lignes
La dissuasion nucléaire ne serait pas aussi efficace que le prétendent ses partisans au regard d’une lecture critique de l’histoire de la Bombe depuis 1945. Dès lors, on pourrait s’interroger sur son avenir. Lire les premières lignes
La dissuasion nucléaire française conserve toute sa légitimité, alors même qu’une réduction sensible des capacités a été conduite. Désormais, il convient de préserver les moyens actuels et de préparer le futur, sous réserve d’en avoir la volonté politique. Lire les premières lignes
La dissuasion nucléaire est considérée comme obsolète et ne répondant plus aux besoins de défense actuels. Un débat citoyen est nécessaire en préconisant une Europe de la défense plus à même de répondre aux défis sécuritaires. Lire les premières lignes
Les compétences dans le nucléaire sont rares et nécessitent un effort prolongé dans le temps, sachant qu’il existe une vraie synergie entre les domaines militaires et civils. Réduire le nucléaire civil pourrait donc s’avérer contre-productif y compris pour la crédibilité de la dissuasion française. Lire les premières lignes
Le missile balistique, depuis les premiers V2, dispose d’un avantage psychologique majeur très déstabilisant pour les pays cibles. La prolifération actuelle, aux effets militaires limités, peut inquiéter en donnant une capacité potentiellement dévastatrice au missile. Lire les premières lignes
La doctrine française vise à protéger les intérêts vitaux nationaux par la dissuasion dont la logique passe par le non-emploi a priori. Or, les évolutions actuelles du contexte stratégique ne doivent pas laisser croire à un adversaire que le non-emploi signifie le renoncement à l’emploi. Lire les premières lignes
Le nucléaire militaire ne se limite pas à un catalogue d’armes aux effets terrifiants mais construit une « sphère stratégique » dépassant les milieux classiques, en développant un ensemble cohérent où principes et doctrines, associés aux équipements, confèrent aux puissances nucléaires une capacité sans équivalent. Lire les premières lignes
La doctrine actuelle de dissuasion doit pouvoir évoluer pour prendre en compte de nouvelles menaces en proposant une approche globale mieux compréhensible et donc plus dissuasive face à des adversaires potentiels. Lire les premières lignes
La dissuasion française nécessite un renouvellement de la réflexion doctrinale indispensable pour ne pas laisser en friche le débat avec le risque de fragiliser la crédibilité de notre stratégie par une indifférence érodante. Lire les premières lignes
L’Europe est censée bénéficier du parapluie nucléaire américain, acceptant de facto une perte de souveraineté. La dissuasion française pourrait s’inscrire dans une dimension européenne, à condition de construire une véritable politique de défense européenne. Lire les premières lignes
L’arme atomique n’est pas une finalité tant son emploi serait destructeur. Cependant, la France, peut jouer un rôle actif dans le monde – par son statut nucléaire – en agissant pour défendre la paix, y compris en intervenant militairement. Lire les premières lignes
La dissuasion française conserve toute sa pertinence avec ses deux composantes au format déjà limité à la stricte suffisance alors même que d’autres puissances ont entamé une modernisation de leurs arsenaux, en particulier la Russie. Baisser la garde serait inéluctablement renoncer à notre souveraineté. Lire les premières lignes
Le débat autour du nucléaire doit également porter sur la volonté de désarmer, tant le risque est grand d’un dérapage dramatique. Cela doit inciter à élargir la dissuasion, quitte à alimenter la controverse. Lire les premières lignes
Une démarche volontariste de désarmement nucléaire conduite par la France pourrait être bénéfique en contribuant à diminuer les tensions actuelles, notamment entre Moscou et Washington. La discussion doit être lancée pour supprimer les armes nucléaires. Lire les premières lignes
La dissuasion nécessite un vrai débat portant sur sa finalité et les moyens nécessaires. Une approche a minima pourrait se révéler plus pertinente, tout en dégageant des économies à réinvestir dans les programmes conventionnels. Lire les premières lignes
Bibliographie
8 octobre 1964, 8 octobre 2014 : les Forces aériennes stratégiques françaises ont cinquante ans cette année. L’ouvrage est à la mesure de l’événement, une belle réalisation. On pouvait d’emblée faire confiance à Hervé Beaumont, à qui l’on doit un magnifique Mirage IV – Le bombardier stratégique, désormais épuisé chez Docavia. Au fil, des chapitres, l’auteur nous apporte une analyse historique approfondie, des témoignages et des documents inédits sur toutes les composantes des FAS : missiles sol-sol puis air-sol, Mirage IV, Mirage 2000N, Rafale, le tout judicieusement replacé dans son contexte politique. Lire la suite
Cet ouvrage parachève une série de livres publiés en 2014 à l’occasion des cinquante ans des Forces aériennes stratégiques. La préface du général Philippe Steininger, commandant des FAS, est une occasion de souligner les atouts politiques et opérationnels que la France a su valoriser à travers sa force de frappe nucléaire, et particulièrement ses vecteurs aériens. Toutes les missions des FAS sont présentées dans ce très beau livre, de la dissuasion nucléaire, à l’action conventionnelle, spécialement les opérations extérieures. Les photos d’Alexandre Paringaux, à la scénographie très soignée, sont au cœur de ce très beau livre, le tout accompagné de textes vivants et très pédagogiques de journalistes spécialisés. Mirage IV, Plateau d’Albion, missile sol-sol, Mirage 2000, Rafale, C-135 FR, tous les vecteurs qui ont fait les FAS sont mis à l’honneur. Ce livre est aussi une occasion de découvrir plus largement l’univers opérationnel de l’Armée de l’air : chevaliers du ciel et chevaliers de l’apocalypse.
Par l’angle choisi, des chroniques sur la vie des unités des forces aériennes stratégiques, cet ouvrage complète judicieusement les publications récentes consacrées à la dissuasion et publiées à l’occasion des cinquante ans des Forces aériennes stratégiques. À travers des dizaines d’anecdotes et exploits opérationnels, l’auteur nous transporte au cœur de la dissuasion, mais aussi des missions de renseignement, autre vocation des FAS. Si la dissuasion est un concept de non-emploi, aux FAS, visiblement, on ne s’ennuie pas ! On sourit également de ces histoires d’aviateurs. Dans l’esprit chevalier du ciel, l’humour, à chaque fois que possible, fait écho à la rigueur opérationnelle qui caractérise les FAS, comme aujourd’hui. Bref, on se régale dans ce récit haletant, et on ne voit pas passer les cinquante ans des FAS ! Lire la suite
Ce livre revient sur les fondements de la dissuasion française, dans ses aspects stratégiques, politiques, historiques, budgétaires, technologiques et opérationnels, voire culturels. Les titres de chapitres portent le message : « La stratégie d’une guerre improbable » ; « La dissuasion : une ambition politique » ; « La force de frappe, une épopée scientifique, un capital technologique pour le XXIe siècle », ou encore « La dissuasion : un coût d’avance pour les forces conventionnelles ». Le livre expose les arguments en faveur de la modernisation d’une force nucléaire à deux composantes. Ce libre propos, d’où un ton parfois décalé, est aussi un voyage au cœur de l’univers opérationnel de la défense nationale. Les personnages clés de la pensée stratégique française jalonnent ce parcours avec des références à Hervé Coutau-Bégarie, Lucien Poirier ou Charles Ailleret, et d’autres plus actuels.
Ce petit opuscule revient sur un sujet souvent mis de côté par l’historiographie française de la dissuasion : l’aide que les États-Unis ont apporté à la France lorsqu’elle décide de son ambition nucléaire militaire. Fin connaisseur de l’histoire de la dissuasion, Jacques Vilain nous permet d’en savoir un peu plus sur l’aide technique apportée par les États-Unis au programme nucléaire militaire français. Incontestablement, si la France dispose de l’arme nucléaire, c’est bien par sa seule volonté, en souveraineté, en s’appuyant sur une base scientifique et industrielle nationale. Pourtant, l’aide américaine a été cruciale, épargnant des budgets qu’il aurait fallu dégager à défaut de cet appui. Il revient aussi sur les opérations « d’information » déployées par les deux partenaires, pour en savoir un peu plus sur l’autre, et parfois ce fut tout sauf discret. À se procurer absolument.
Ce livre se présente comme la contribution de la Fondation pour la recherche stratégique au débat sur les enjeux de la défense antimissile. Le dossier est très complet. On doit ce travail à trois experts qui reviennent sur des données historiques, budgétaires, industrielles et opérationnelles des systèmes de défenses antimissiles balistiques. Tout en décrivant ce nouvel instrument stratégique que constituent les forces antimissiles, ce livre s’ouvre sur un panorama des proliférations balistiques dans le monde, soit une vingtaine de pays. De l’IDS de Ronald Reagan à la politique actuelle du président Obama, les États-Unis ont nécessairement la place centrale. Ce n’est pas le moindre des mérites de ce précis. On y trouve toutes les analyses pour se forger une opinion sur les projets ABM, y compris sur les implications politiques de ce système d’arme dont le concept remonte déjà au V2 ! Des encadrés et des schémas viennent éclairer ce travail construit pour être facilement abordable. Au final, une contribution rigoureuse aux réflexions sur l’avenir de la défense en France, et spécialement la place de sa force de frappe nucléaire.
Publié à titre posthume, ce livre a été édité en collaboration avec la RAND Corporation. Tout à la fois historique et prospectif, il défriche les nouveaux champs de la dissuasion qui ne se réduit pas uniquement à la seule dissuasion nucléaire, la réflexion intégrant les armes antisatellites ou le cyber. Thérèse Delpech a été directrice des Affaires stratégiques au Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Ce livre montre que le travail d’élaboration des stratégies nucléaires a été si intense durant la guerre froide, que le monde actuel est bien en peine pour trouver de nouvelles formulations. La préface de Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique, mérite à elle seule une lecture attentive, pour son appui au concept de dissuasion nucléaire dans un monde incertain. L’analyse rigoureuse de l’histoire, tout comme la prospective des environnements de sécurité, viennent ainsi consolider le principe de la stratégie adoptée par la France. Au service de ce message, les incertitudes de l’avenir et les risques de la prolifération nucléaires sont largement revisités. L’un des ouvrages sur la dissuasion qui compte parmi les plus rigoureux, et des plus essentiels, de ces dernières années.
Ce livre est d’abord un livre militant. Reste que les auteurs aient bien conscience de la difficulté d’une démarche « Global Zero », lorsqu’ils observent la situation internationale et la montagne d’obstacles qui se dressent désormais pour imaginer un désarmement nucléaire général et concerté, comme l’invite pourtant le Traité de non-prolifération. L’essai nucléaire nord-coréen souligne donc à la fois l’intérêt du désarmement, tout en donnant de nouveaux arguments aux arsenaux stratégiques. On donnera crédit aux trois auteurs pour leurs propositions de désarmement rapides à mettre en place, même si elles s’avèrent limitées dans leurs effets, comme le retrait des armes nucléaires tactiques américaines en Europe. Lire la suite
L’exploitation des sources Internet constitue la base documentaire de cet ouvrage, en tout point remarquable. La contribution d’Édouard Valensi porte notamment sur les principes de base du fonctionnement des armes nucléaires, les premières armes et la défense antimissile. L’approche est historique et technologique. On retrouvera la plupart des bombes stratégiques et tactiques américaines, russes, britanniques, françaises et chinoises. À consulter aussi pour ce chapitre sur les effets des armes nucléaires, et celui sur les mesures de défense civiles envisagées durant la guerre froide. Sur l’ensemble de ces dossiers, l’auteur s’attaque à l’essentiel, et nous donne un document de haute qualité. L’édition est enrichie de nombreuses illustrations, d’archives, de tableaux et de schémas. L’auteur a occupé durant dix ans un poste de directeur des programmes nucléaires à la DGA, une expérience qui donne beaucoup de crédit à une information délivrée de manière claire.
Ouvrage multidisciplinaire de plus de 300 entrées, enrichi d’une abondante iconographie, ce travail se focalise sur les épisodes les plus marquants de la guerre froide, les traités, les proliférations, l’univers des forces et leurs équipements, mais aussi les dimensions technologiques concourant à la dissuasion (centres d’expérimentations, technologies, sites de recherches…). On retrouvera les biographies des principaux initiateurs des programmes nucléaires, de Sakharov à Oppenheimer, de Truman à Obama, de Frédéric Joliot-Curie à Pierre Guillaumat. Grâce à cette approche factuelle, c’est aussi un livre de convictions autour des nombreuses entrées consacrées au programme nucléaire français, de Marcoule aux SNLE NG.
Revue Défense Nationale has always been close to the nuclear debate through the publication of articles covering the fundamental principles of our nuclear deterrent. This edition therefore intends to present a range of challenges and questions concerning nuclear matters in the military forces, and the stakes involved, and to open up some perspectives for the future.
The French President’s recent speech at Istres amounts to a road map for the deterrent over the years to come and emphasises continuity as well as the will to ensure that assets are maintained at the right level over the long term.
Deterrence remains at the heart of our defence and guarantees the independence of France for the century. The routine process of modernisation is essential to support the credibility of all components of our forces.
Preventing an adversary from acting by ensuring that for him it would be too high a price to pay has often been employed as a means of action. Conventional deterrence has therefore been at the centre of many countries’ policies, and has involved the use of fortifications such as those of Vauban and his Pré Carré (square field, or duelling field) defence.
Since 1971 FOST has been on operations, ensuring continuous at-sea deterrence with its SSBNs and all the other support needed to ensure their credibility. Such effort is the result of commitment by all elements of an integrated, correctly-dimensioned system served by men and women with exemplary professionalism.
The airborne component is a major asset supporting our nuclear deterrence strategy, and is highly relevant at a time when other countries are developing new-generation airborne capabilities.
The deterrent has been a major structural element of the Direction générale de l’armement (DGA) since its creation in the nineteen-sixties. Along with the French atomic energy commission (CEA), the DGA continues to play a major role in ensuring the overall coherence of all components of the deterrent between the armed forces and industry.
The aircraft carrier Charles-de-Gaulle contributes to nuclear deterrence by operating the naval airborne nuclear force, based on the Rafale aircraft and the ASMP-A missile. The very qualities and flexibility of an aircraft carrier afford a considerably enhanced capability for action.
The armed forces’ radiological protection service is the strong arm of the forces’ medical service for all nuclear matters and especially for the long-term monitoring of personnel appointed to all elements of the deterrent. As such, the service is an essential tool serving successful operations.
Since its creation in 1945, the Atomic energy commission (Commissariat à l’énergie atomique—CEA) has been a central player in French nuclear matters. Its military applications division (Division des applications militaires—DAM) has conducted all deterrence-related programmes and continues to apply its expertise whilst taking part also in the scientific and ethical debate.
DCNS designs, constructs and maintains the various classes of SSBN that have been ensuring deterrence for over 50 years. DCNS thus contributes directly to national sovereignty and in addition develops a number of programmes including those for export.
The ASMP-A missile produced by MBDA is a key element in the nuclear deterrent. It represents high stakes for this industrial concern: production of the finest missile is a structural element for the entire company, bringing it highly beneficial effects and synergy—for the conventional armaments business, too.
The development of ballistic missiles for SSBNs has for nearly 50 years contributed directly to Ariane and the space programme. The double applicability of the technologies involved is a major advantage, contributing to maintaining national strategic independence.
The desire of the United States to develop anti-missile defence would appear counter to the concept of deterrence and could carry a longer-term risk of excessive dependence on the US to the detriment of our national independence.
India and Pakistan are both nuclear powers and have been rivals since their independence in 1947. The deterrent equation is complex and is developing rapidly as both countries modernise their weapons systems.
Eastern Asia is concerned by nuclear proliferation, with nuclear weapons states such as China and North Korea and others, known as threshold states. Modernisation of Chinese systems will necessarily bring with it a regional arms race.
North Korea continues to strengthen its nuclear arsenal, whose prime objective is to ensure the perpetuity of the regime. Only negotiations over the long-term might lead to putting an end to this dangerous arms race.
Russia is modernising its nuclear forces, not so much for offensive use as for ensuring its defence against Western countries carried along by a United States too inclined to portray Moscow as a potential adversary, rather than a partner.
Belgium is looking to replace its F-16 aircraft that currently have a NATO-related nuclear capability. The future aircraft chosen by Brussels will have a determining effect upon yet-to-be-formulated European policies.
Russia’s rearmament must be seen with increased realism in deterrence. In consideration of hybrid warfare, we must therefore not lose sight of the presence of nuclear weapons.
Israel possesses nuclear weapons, albeit not officially confirmed by Tel Aviv, that are capable of deterring potential adversaries—Iran in particular. The ambiguity of the Israeli position is part of the credibility of its strategy.
Modernisation of the Russian deterrent is a major priority for Moscow, which ceaselessly announces and launches new and highly ambitious programmes, playing on rivalry with the United States.
Critical reading of the history of the bomb since 1945 could lead one to think that nuclear deterrence has not been as effective as its supporters claim. If so, one might question its future.
The French nuclear deterrent is as legitimate as ever, even accounting for the reduction in its capability. We now need to keep the current assets and prepare for the future, on the condition that the political will is there.
The French green party (Europe Écologie Les Verts—EELV) considers nuclear deterrence obsolete and no longer responding to current defence needs. A citizens’ debate is needed, favouring European defence better able to respond to security challenges.
Expertise in nuclear matters is a rare commodity and requires considerable and lengthy effort to acquire and maintain. There is, however, a real synergy between the civilian and military fields: contraction of the civilian side could prove counter-productive—for the credibility of the French deterrent, too.
Since the advent of the German V2, ballistic missiles have possessed a major psychological advantage that is highly destabilising for the countries targeted. Current proliferation is worrying and, albeit with limited military effects, affords potentially devastating capability to the missile.
French doctrine aims at protecting vital national interests through deterrence, whose reasoning is based essentially on no use. Nevertheless, current developments in the strategic context must not lead an adversary to think that no use means the systems will not be used.
That which is ‘nuclear’ in military circles is not limited to a catalogue of weapons with horrific effects: rather, it forms a strategic environment that surpasses that of conventional circles by developing a coherent combination of principles and doctrines associated with equipment, which affords nuclear powers an unequalled capability.
Current deterrence doctrine must be able to evolve in order to take into account new threats by offering an overall approach that is more easily comprehensible and therefore has greater deterrent effect on potential adversaries.
French deterrence is in vital need of renewal of its doctrinal thinking if the debate is not to fall into neglect through destructive indifference, for that would carry the risk of eroding the credibility of our strategy.
Europe accepts that since it is protected by the American nuclear umbrella it de facto suffers a loss of independence. The French deterrent could form part of a European dimension, as long as a genuine European defence policy is established.
Atomic weapons do not constitute an end insofar as their use would be so devastating. Nevertheless, France as a nuclear power can play an active role in the world by working to defend peace, including through military intervention.
The French deterrent is as relevant as ever with its two components whose size has been limited to strict sufficiency at the same time as other powers—notably Russia—have begun to modernise their arsenals. Lowering our guard would unavoidably lead to renouncing our independence.
The nuclear debate should also consider a will to disarm, so great is the risk of devastating error. It ought to encourage broadening the concept of deterrence, even if that fans the flames of the controversy.
A voluntary French step towards nuclear disarmament could perhaps prove beneficial by contributing to the reduction of current tension, especially that between Moscow and Washington. Discussion needs to be started on eliminating nuclear weapons.
Deterrence requires genuine debate on its aims and necessary means. A move towards a minimum necessary might appear more pertinent and at the same time lead to savings that could be reinvested in conventional programmes.
Book Reviews
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