Pour la DGA, la dissuasion est structurante depuis sa création dans les années 1960. Aujourd’hui encore, la DGA joue un rôle majeur en assurant la cohérence globale, avec le CEA, de toutes les composantes de la dissuasion entre les forces et les industriels.
Enjeux de la dissuasion pour la Direction générale de l’armement
Deterrent Challenges for the Procurement Organisation (DGA)
The deterrent has been a major structural element of the Direction générale de l’armement (DGA) since its creation in the nineteen-sixties. Along with the French atomic energy commission (CEA), the DGA continues to play a major role in ensuring the overall coherence of all components of the deterrent between the armed forces and industry.
La dissuasion nucléaire est un outil politique évident, mais c’est aussi un formidable levier par rapport au monde de l’industrie. Au-delà du seul aspect de l’instrument militaire de dernier recours, c’est un domaine structurant par essence, tout d’abord au plan politique pour le positionnement de la France sur l’échiquier international, mais également au plan technologique pour sa complexité mais aussi au plan opérationnel pour son degré d’exigence. Pour la Direction générale de l’armement (DGA), la dissuasion nucléaire a été et restera un fil conducteur exigeant dans la façon de manager de grands projets complexes et de mener une politique industrielle ambitieuse dans la durée.
La DGA est le fruit d’une évolution régulière d’une organisation optimisée pour répondre à l’attente de nos armées. Elle découle de la Délégation ministérielle de l’armement (DMA) née en 1961 dans le but de créer la force de dissuasion française. Sa mission initiale était de se doter d’une structure étatique solide, composée d’ingénieurs de haut niveau, pouvant d’une part mettre en place des organisations aptes à orchestrer un ensemble de projets complexes et ambitieux, et d’autre part mettre en phase un outil industriel national capable de relever le défi correspondant. C’est ainsi que, soutenue par une volonté politique très forte, la DMA, qui deviendra par la suite Délégation puis Direction générale de l’armement, a mis en place dès 1962 des outils à la hauteur des objectifs visés, avec la création de l’organisation Cœlacanthe pour conduire les programmes de la composante nucléaire océanique. 1962, c’est également l’année de la création du Centre d’essais des Landes. La fin des années 1950 et le début des années 1960 sont donc les années primordiales dans la mise en place des outils permettant de créer la dissuasion française et de l’adapter encore aujourd’hui aux évolutions politiques, stratégiques et technologiques.
Les clés du succès issues de cette époque restent d’actualité et sont toujours aussi pertinentes avec le programme d’ensemble Cœlacanthe pour la composante océanique, le programme d’ensemble Horus pour la composante aéroportée et le programme d’ensemble Hermès pour les transmissions nucléaires. La maîtrise des performances d’un système de systèmes, la sûreté (en l’occurrence nucléaire), la fiabilité, la gestion des interfaces matérielles et immatérielles, la conformité des matériels, la traçabilité des événements rencontrés par les équipements, le retour d’expérience… mis en place à l’époque, constituent aujourd’hui encore l’épine dorsale de tout système complexe du monde de la défense comme de la société civile.
Il reste 74 % de l'article à lire