La dissuasion nécessite un vrai débat portant sur sa finalité et les moyens nécessaires. Une approche a minima pourrait se révéler plus pertinente, tout en dégageant des économies à réinvestir dans les programmes conventionnels.
Allons-nous détruire Sodome ? Réflexions sur la dissuasion
Shall we destroy Sodom? Thoughts on Deterrence
Deterrence requires genuine debate on its aims and necessary means. A move towards a minimum necessary might appear more pertinent and at the same time lead to savings that could be reinvested in conventional programmes.
Le président de la République ayant décidé la « Sanctuarisation de la dissuasion » le Livre blanc n’a touché à rien, a tout gardé. En fait de sanctuarisation il s’agit de sacralisation, une nouvelle religion dont on ne discute pas les doctrines, ni les rites. On a édifié au Moloch des idoles de fer, de tonnerre et de feu de plus en plus performantes capables de raser un pays et de sacrifier des millions de victimes.
À l’origine de la dissuasion, il y eut le général de Gaulle qui voulut assurer la défense indépendante de la France contre une menace identifiée : l’invasion soviétique.
On a commencé, il y a cinquante ans, avec de faibles moyens, les Mirage IV qui pouvaient chacun délivrer une bombe, les quelques missiles enterrés du plateau d’Albion, puis le Redoutable et les autres SNLE porteurs de missiles équipés d’une seule tête nucléaire, c’était la dissuasion du faible au fort : « Dans dix ans, nous aurons de quoi tuer 80 millions de Russes. Eh bien je crois qu’on n’attaque pas volontiers des gens qui ont de quoi tuer 80 millions de Russes, même si on a soi-même de quoi tuer 800 millions de Français, à supposer qu’il y eût 800 millions de Français », déclarait le Général. La menace était identifiée, la doctrine exprimée et cohérente.
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