La libération de Metz, 1944
Si l’histoire de la libération de la Lorraine est maintenant connue dans ses grandes lignes, ce n’était pas encore le cas pour celle de Metz même. Le général (CR) Pierre Denis, titulaire de quatre doctorats, n’était pas présent alors mais, replaçant la libération de la ville dans son contexte, il s’est attaché à répondre objectivement aux questions qu’elle posait par l’étude de nombreux documents et témoignages inédits.
Il peut ainsi préciser, notamment, en ce qui concerne les Américains, nos libérateurs, les causes de l’attente de septembre à novembre 1944, puis de la prudente progression en ville du 18 au 22 novembre 1986, avec le détail des combats (quartier Saint-Vincent, préfecture, Bellecroix), et pour les Allemands les raisons de leur défense désespérée, surtout dans les forts, et la non-réalisation de leur plan de regroupement dans ceux de l’Ouest par suite de la poussée américaine par Woippy. Quant aux Messins, leur résistance fut fatalement plus difficile qu’à l’« intérieur » : problèmes des chefs, des armes, des ponts pour les Forces françaises de l’intérieur – FFI (attaque du café Bellevue, préfecture, Chambière, Montigny, etc.), réseau de renseignements Mithridate, agents Navarre ; particulièrement dures furent leurs conditions de vie (près de 400 tués depuis mai) et nombreuses furent les affaires non réglées, voire soulevées, par la libération. Enfin, l’auteur évoque les nouvelles unités françaises : l’action forcément limitée mais nécessaire des 8e (Gravelotte), 16e (centre ville) et 30e BCP – Bataillon de chasseurs à pieds (Chambière), et des escadrons de gardes (palais du gouverneur).