Fini les lendemains qui chantent… La Chine décollectivisée
Le célèbre agronome est un familier de la Chine qu’il a visitée périodiquement depuis la fin des années 1930. Rare continuité. Sa vaste expérience du Tiers-Monde de l’Asie, de l’Amérique latine et de l’Afrique constitue une source incomparable de comparaison et de jugement.
Aussi le témoignage sur le vif de René Dumont est précieux et bouscule bien des idées reçues. Il ne s’agit certes pas d’un bilan d’une nouvelle politique rurale, car Pékin s’en tient à des innovations progressives et ne semble pas désireux de modifier de fond en comble tout le système agraire. Mais les résultats sont là. L’autonomie accrue dont ont bénéficié les pays chinois a permis une mobilisation supplémentaire des énergies qui s’est traduite, en maints endroits par de spectaculaires résultats. Une gestion plus souple a permis des productions plus diversifiées. René Dumont qui a parcouru quelques régions clefs relève bien que ces réformes n’ont pas été sans bousculer les habitudes des cadres du parti communiste chinois. Elles ont aussi, fait plus grave, suscité des inégalités croissantes et par l’accent mis sur la réhabilitation des exploitations familiales, ont abouti à un morcellement excessif.
À titre de comparaison René Dumont fournit quelques remarques sur le pays rural en Inde et au Bengladesh. Dans ces trois pays il dénonce la course démentielle entre population et production et tire un certain nombre d’enseignements pour le développement du Tiers-Monde.
Sur ce sujet, tout à fait central, la transformation progressive des structures rurales chinoises, René Dumont apporte un témoignage de qualité, indépendant mais toujours vif et passionné.