Germany in an Era of Transition
Ancien ambassadeur des États-Unis en Allemagne fédérale (RFA) et ancien directeur général de l’Institut atlantique à Paris, Martin J. Hillenbrand est considéré comme un des spécialistes américains de l’Allemagne. Dans ce bref rapport, qui ne dissimule pas les problèmes préoccupants que connaît actuellement l’Allemagne fédérale, il donne finalement une image assez rassurante de ce pays. Il concède cependant que les Allemands forment un peuple compliqué : « La complexité de leur histoire et de leurs caractéristiques nationales rend la plupart des généralisations sujettes à caution ».
Comparant les chances que les fondateurs accordaient au nouvel État et ce qu’il est devenu réellement plus de 30 ans plus tard, il considère que l’Allemagne fédérale a connu un succès inattendu. L’évolution de la démocratie et la stabilité du système politique sont là pour le prouver, même après les élections fédérales de 1983. La croissance économique est également remarquable malgré les faiblesses structurelles révélées par la crise qui frappe toutes les économies occidentales. En dépit des crises de confiance cyclique qui affectent les relations germano-américaines, et malgré la poussée du neutralisme, Martin J. Hillenbrand croit toujours à la solidité de l’ancrage de l’Allemagne de Bonn dans l’Alliance atlantique. Il note cependant que les jeunes élites intellectuelles ont tendance aujourd’hui à blâmer davantage les États-Unis que l’URSS en raison de leur perception des dangers qui pèseraient sur la paix.
L’ancien ambassadeur ne croit pas que le neutralisme l’emportera, il penche davantage pour un scénario qui verrait l’Allemagne fédérale rester dans l’Alliance où elle continuerait à assumer d’importantes fonctions. La continuité plus que la rupture devrait l’emporter même si le climat culturel et psychologique s’est modifié au cours des dernières années. ♦