West-European Navies and the future
Malgré sa présentation des plus modestes (multigraphiée) ce colloque sur les marines d’Europe occidentale mérite qu’on s’y arrête, car les publications sur le sujet sont très rares. Pourtant, ainsi que l’ont fait remarquer plusieurs participants, elles alignent un potentiel considérable qui assure l’essentiel de la surveillance de l’Atlantique Nord. Mais elles sont confrontées à un problème financier insurmontable du fait du coût monstrueux des armements actuels.
La conclusion qui se retire des communications présentées est qu’elles doivent donc faire des choix aussi bien techniques que politiques. John E. Moore suggère d’explorer les possibilités offertes par les navires non conventionnels ou la propulsion anaérobie fuel cell qui devrait permettre dans les années 1990 à un sous-marin non nucléaire de rester 3 semaines en plongée à 22 nœuds. Curt Gasteyer plaide pour une division internationale du travail entre les flottes. Il est dommage qu’il n’y ait pas une contribution sur la Marine française dont les missions s’insèrent mal dans le cadre défini par les participants (elle ne peut se limiter au seul théâtre de l’Atlantique Nord). Ceci illustre une nouvelle fois l’absence des Français dans la réfection navale.
Ce colloque est enrichi d’une substantielle étude de Catherine Kelleher sur l’évolution des marines européennes de 1960 à 1977. On y trouve de très pertinentes remarques (par exemple, sur la classification des flottes, p. 179) avec cependant quelques erreurs dans le tableau de la page 194 (en 1979, l’US Navy avait 41 sous-marins stratégiques et non 31, les pays d’Europe occidentale 8 et non 6 ; on peut discuter le fait d’avoir réduit à 0 le nombre des groupes d’assaut européens alors que la France maintient en permanence un porte-avions d’attaque Super-Étendard). Mais il ne s’agit que d’erreurs mineures. Sur un sujet important, mais négligé, ce colloque est le bienvenu. ♦