Ian V. Hogg (dir.) : Jane’s military review 1982-1983 ; John E. Moore (dir.) : Jane’s naval review 1982-1983 ; Mickael J.H. Taylor (dir.) : Jane’s aviation review 1982-1983 ; Jane’s, Londres, 1982 ; 160 pages chacune
Pour la deuxième fois les éditions Jane’s nous proposent leurs revues militaire, navale et aérienne annuelles. Le titre review a été substitué au mot annual utilisé en 1981, afin d’éviter les risques de confusion avec les célèbres annuaires de cette maison que tous les spécialistes connaissent. Le principe de ces reviews est nettement différent : au lieu d’ouvrages massifs et très techniques, il s’agit de présenter sous une forme condensée et accessible à un assez large public, les principaux événements de l’année étudiée (ici la période allant du début 1981 à la mi-1982) ainsi que des articles de fond sur des questions politiques ou techniques.
Le grand événement de l’année est naturellement la guerre des Falkland et chacun des volumes lui consacre un article. L’Aviation Review souligne les performances du Harrier, la Naval Review tire les leçons de la campagne et la Military Review assez curieusement, délaisse les opérations pour parler de la puissance aérienne et il faut se reporter à la synthèse introductive de Ian V. Hogg pour y trouver quelques renseignements, d’ailleurs fort brefs sur les opérations terrestres. Mais il n’y a pas que les Falkland et parmi les divers thèmes proposés, on notera surtout la guerre d’Afghanistan, traitée dans la Military Review et, dans l’Aviation Review, l’exercice Bright Star 82, qui a constitué une impressionnante démonstration américaine et dont les enseignements ont été fort riches. Dans la Naval Review, il n’y a rien de spectaculaire en dehors des Falkland, mais on y trouve un panorama complet de marines regroupées par régions. Sur les problèmes techniques, on peut signaler des études sur les dirigeables, à la fois dans Naval Review et Aviation Review, ce qui est un signe de l’intérêt qui s’attache de nouveau à ces mastodontes que l’on croyait définitivement disparus, les nouvelles techniques de lutte anti-sous-marine, le rôle de l’infanterie dans la bataille.
L’ensemble est de bonne qualité. On doit néanmoins émettre quelques réserves. Certaines questions importantes ne sont pas évoquées : l’Aviation Review ne parle pas du B-1, la Military Review ne consacre que quelques lignes de son introduction à la guerre Iran-Irak ou à la persistance de la guérilla en Indochine, la Naval Review ne contient rien sur l’US Navy, à l’exception d’un plaidoyer pour les gros porte-avions par l’amiral Thomas B. Hayward et son chapitre sur la Marine soviétique est réduit à sa plus simple expression (des photos et un tableau des constructions de l’année). Beaucoup d’articles se limitent à quelques pages trop courtes et il serait sans doute préférable de traiter moins de sujets, mais de manière plus précise. L’Aviation Review pourrait abandonner sa partie civile, la Naval Review renoncer à quelques sujets trop techniques (ici, les futures formes de coque ou la classe Peacock) et la Military Review aussi (exemples, les articles sur l’optronique ou les armes des futurs chars de combat). Enfin, il serait bon que l’on trouvât dans chaque volume une synthèse introductive (dont la seule Military Review est dotée actuellement) et une chronologie (qui n’existe pour cette édition que dans l’Aviation Review). Quelques aménagements suffiraient à faire de ces « revues annuelles » des instruments de référence, aussi utiles aux spécialistes qu’aux amateurs. ♦