La Mer
Dans cet ouvrage très bien édité, avec de nombreuses illustrations. Philippe Masson. chef de la section « Études historiques » du Service historique de la Marine, présente d’une manière extrêmement agréable le monde maritime, d’abord la mer elle-même, ses caractéristiques, ses richesses mais aussi la manière dont l’homme s’en sert par les transports maritimes, ce qui le conduit à étudier le rôle de plus en plus important joué par ces transports dans l’économie mondiale, enfin les marines de guerre et aussi la mer et l’art, l’archéologie sous-marine.
C’est donc un tableau très complet qui nous est ainsi offert et que Philippe Masson justifie par le fait que nos connaissances sur l’océan ont, depuis vingt-cinq ans, subi une extraordinaire mutation, et que cet océan joue un rôle de plus en plus important dans l’économie mondiale. Il en est résulté une extraordinaire mutation technique dans les moyens que l’homme utilise sur la mer ou sous la mer, pour le commerce et aussi pour la guerre.
Un tel travail ne pouvait être l’œuvre d’un seul homme et Philippe Masson a fait appel un certain nombre de spécialistes comme André Vigarié, professeur à l’université de Nantes pour l’économie maritime, et Pierre Wilm, ingénieur général de l’armement, pour la connaissance du fond des mers. C’est indiquer la valeur de l’ouvrage. Philippe Masson s’est réservé plusieurs parties dont la plus importante, à nos yeux, est la guerre sur mer. À très juste titre, il montre le rôle géopolitique de l’espace maritime, le clivage entre puissances maritimes et puissances continentales. Il décrit ensuite la marine de l’âge industriel, et les doctrines plus ou moins aberrantes qui en sont nées, « jeune école » française, « fleet in being » britannique. Il est seulement un peu irritant de trouver de temps en temps le terme anglais de « seapower ». Bien des auteurs français, depuis Castex, lui ont donné une traduction.
C’est donc un livre à la fois très intéressant et très plaisant à feuilleter que nous présente Philippe Masson. Il contribuera grandement à mieux faire connaître la mer aux incorrigibles continentaux que sont les Français. ♦