Le terme « recrutement » a des résonances déplaisantes quand il évoque le souvenir du sergent recruteur qui recherchait par tous les moyens des engagés — ce que ne fait justement pas le service du recrutement. Ce service ne s'intéresse en effet qu'aux appelés. Le vieux verbe « recruer » dont il tire l'origine indique une volonté de renouvellement par l'envoi régulier – par une crue périodique – d'une force vive puisée dans la jeunesse du pays. Ainsi perçu, le mot « recrutement » s'applique bien aux fonctions du service qu'il qualifie. Ces fonctions sont nombreuses et complexes ; pour en comprendre l'enchaînement, il est nécessaire :
— de rappeler les dispositions de la loi de 1970 sur le service national et notamment ses innovations ;
— de décrire ensuite le mécanisme général du recrutement et d'en préciser les principes qui l'animent ;
— enfin, d'exposer le fonctionnement de quelques mécanismes majeurs.
Cet article s'inspire largement d'un exposé que l'auteur a fait le 8 mai 1976 à l'Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).