Octobre 1976 - n° 359

À l'occasion du Salon naval qui se tiendra au Bourget du 25 au 30 octobre 1976 et qui sera suivi les 2 et 3 novembre par une présentation de matériels aéronavals à Lorient, l'auteur, l'un des responsables de cette manifestation en tant que chef du bureau des affaires internationales à l’État-major de la Marine, fait l'historique et le point de la part prise par la France dans l'établissement et le développement de nombreuses marines étrangères. Cette participation est non seulement bénéfique à notre industrie navale et à notre économie mais elle contribue aussi à la dimension mondiale de notre politique. Lire les premières lignes

  p. 19-26

Si elle ne peut être totalement coupée, la route du pétrole à travers l'océan Indien peut être gravement perturbée : obligation, en cas de crise, de détour pour éviter la zone économique des 200 milles de certains États riverains : agressions difficilement identifiables contre les navires pétroliers occidentaux. L'auteur, qui a jadis exercé des commandements en mer Rouge et dans l'océan Indien et qui est aujourd'hui expert à la 3e Conférence des Nations unies sur le droit de la mer, évoque les menaces qui pèsent sur nos trafics vitaux à travers cette zone stratégique surveillée de près par les grandes puissances, et les perspectives utopiques qu'éveille le projet de « zones de paix et de sécurité » actuellement prôné par certains États du Tiers-Monde. Lire les premières lignes

  p. 27-34

Le terme « recrutement » a des résonances déplaisantes quand il évoque le souvenir du sergent recruteur qui recherchait par tous les moyens des engagés — ce que ne fait justement pas le service du recrutement. Ce service ne s'intéresse en effet qu'aux appelés. Le vieux verbe « recruer » dont il tire l'origine indique une volonté de renouvellement par l'envoi régulier – par une crue périodique – d'une force vive puisée dans la jeunesse du pays. Ainsi perçu, le mot « recrutement » s'applique bien aux fonctions du service qu'il qualifie. Ces fonctions sont nombreuses et complexes ; pour en comprendre l'enchaînement, il est nécessaire :
— de rappeler les dispositions de la loi de 1970 sur le service national et notamment ses innovations ;
— de décrire ensuite le mécanisme général du recrutement et d'en préciser les principes qui l'animent ;
— enfin, d'exposer le fonctionnement de quelques mécanismes majeurs. Lire la suite

  p. 35-63

Un décret signé du président de la République et publié au Journal officiel du 2 septembre vient d'instituer un Conseil de politique nucléaire extérieure. Il aura pour tâche de définir les différents aspects de cette politique, notamment en ce qui concerne l'exportation des techniques, équipements et produits nucléaires sensibles. Il assurera donc en ces matières la coordination des différents départements intéressés : Premier ministre, Affaires étrangères, Économie et Finances, Défense, Industrie et Recherche, Commerce Extérieur et l'Administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). On sait à ce sujet les réactions suscitées récemment par les ventes de deux réacteurs nucléaires à l'Afrique et les pressions exercées par M. Kissinger sur le Pakistan pour le dissuader d'acheter un atelier de retraitement de combustible irradié. Lire la suite

  p. 65-80

La « riposte graduée », qui reste la doctrine officielle de l'Otan, est dangereuse et périmée. Telle est la conclusion à laquelle est parvenue une équipe de spécialistes américains du Laboratoire scientifique de Los Alamos. Face à un adversaire dont les forces sont équipées d'armes nucléaires, il est vain, affirment-ils, d'espérer pouvoir se défendre d'abord avec des moyens classiques pour faire appel ensuite, lorsque ceux-ci s'avèrent insuffisants, au feu nucléaire tactique. On risque de tout compromettre et, dans la débâcle, d'être acculé très vite à l'échange stratégique dont la riposte graduée voulait précisément retarder l'échéance fatale. Lire les premières lignes

  p. 81-92

Le domaine des hautes fréquences, communément utilisées pour les liaisons radio à grandes distances, connaît lui aussi un problème d'encombrement tout aussi ardu que celui de la circulation terrestre et qui affectera de plus en plus les liaisons indispensables à notre Marine nationale, surtout en situation de crise. Un système de satellites de communications qui appartiendrait en propre à la France garantirait sa liberté d'action dans ce domaine capital pour notre défense.

  p. 93-98
  p. 99-104
  p. 105-114
  p. 115-131

Chroniques

  p. 133-138

À Nice, cité dont M. Valéry Giscard d’Estaing a rappelé que le nom grec Niké signifiait « victoire », le président de la République, à la veille de s’embarquer sur le porte-avions Clemenceau pour la revue navale du 10 juillet 1976, a souligné l’importance stratégique que revêt pour la France la Méditerranée : Lire les premières lignes

  p. 139-142
  p. 143-151

Les deux premiers tirs en vol de la maquette du futur missile air-mer AM-39 Exocet qu’a adopté la Marine nationale, ont été effectués avec succès les 26 et 27 juillet 1976. Lire les premières lignes

  p. 152-155
  p. 156-162

Deux cinéastes, spécialisés dans la réalisation de films de montage, ont cherché à éveiller l’opinion publique en présentant une œuvre discutable et discutée, Le Pont de Singe, dont le titre lui-même, dans l’esprit des auteurs, devait être symbolique. En fait, il ne s’agit pas d’un film sur l’armée et ses problèmes réels, mais bien plus sur le malaise, authentique ou supposé, qui y règne. André Harris et Alain de Séduy, les responsables du Pont de Singe, ont pris l’habitude de suggérer au public leur parfaite objectivité en soulignant le fait que l’un d’eux est un homme de gauche, l’autre un homme de droite. De l’avis unanime, leur film sur l’armée échappe à la règle qu’ils auraient voulu suivre. Lire la suite

  p. 163-164

Bibliographie

Gabriel Ardant : La révolution suédoise  ; Éditions Robert Laffont, 1976 ; 272 pages - Angelica Karolyi

En décrivant le modèle de développement économique et social de la Suède tel qu’il a été conçu par les sociaux-démocrates, Gabriel Ardant semble d’abord faire le tableau d’un véritable Éden. Lire la suite

  p. 165-165

Jean-Michel Charlier et Pierre Demaret : Hoover, le grand patron du fameux FBI  ; Éditions Robert Laffont, 1976 ; 354 pages - P. H.

Auteur et coproducteur de films historiques destinés à la télévision, Jean-Michel Charlier a entrepris, avec l’aide de Pierre Demaret, d’évoquer la personnalité de John Edgar Hoover, le directeur de la très célèbre police des États-Unis : le FBI (Federal Bureau of Investigations). Lire la suite

  p. 166-167

SIPRI : World Armaments and Disarmament  ; SIPRI et MIT Press, 1976 ; 494 pages - Georges Vincent

L’annuaire du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) porte, comme son titre l’indique, sur les armements et le désarmement. Il décrit, avec le maximum de faits à l’appui, les changements essentiels survenus au cours de l’année écoulée dans ces domaines pour chaque pays et à l’échelle mondiale. Cet annuaire, de même que toutes les publications du SIPRI, fait autorité en la matière et constitue l’ouvrage de référence utilisé par tous les spécialistes de l’information de défense et par les participants aux divers colloques, forums et négociations relatifs à ces questions. L’ouvrage contient de très nombreux tableaux, listes et annexes, fournissant une mine de renseignements et représentant un travail considérable, ainsi qu’un index qui facilite les recherches. Lire la suite

  p. 167-168

Richard Cobb : La protestation populaire en France (1789-1820)  ; Éditions Calmann-Lévy, 1975 ; 322 pages - H. P.

Alors que les précédents ouvrages de Richard Cobb, Professeur à Oxford, avaient été écrits directement en français (notamment Les Armées révolutionnaires, 1962-1963, et Terreur et subsistance, 1965), La protestation populaire en France (1789-1820), ou plutôt dans son titre original The Police and the People, est traduit de l’anglais. Lire la suite

  p. 168-168

Janet Finkelstein : Vers une nouvelle doctrine de l’Otan aux États-Unis  ; Fondation pour les études de défense nationale (FEDN), 1976 ; 112 pages - Georges Vincent

« L’administration actuelle doit conduire la nation à travers une transformation fondamentale de sa politique étrangère… Nous sommes à la fin d’une époque… La configuration des puissances, telle qu’elle était issue de la Seconde Guerre mondiale, a disparu… et avec elle ont pris fin les conditions ayant déterminé les engagements et les agissements de la politique américaine depuis 1945 ». Ce constat, que M. Nixon faisait devant le Congrès dès 1971, est cité par Mlle Janet Finkelstein, universitaire américaine chargée de conférences à l’École des hautes études en Sciences sociales (EHESS), en tête de ce cahier n° 3 de la Fondation pour les études de défense nationale (FEDN). Il est plus vrai encore aujourd’hui au moment où se dessine chez les riverains européens de la Méditerranée, dont certains sont membres de l’Otan, une évolution qui remet en question la position dominante des États-Unis dans cette région. Le contrôle que le State Department y exerçait jusqu’ici, comment le rétablir au profit des intérêts américains ? Telle est la question qui se pose à l’administration de Gerald Ford et qui se posera en novembre prochain au Président que se donnera la nation américaine. Lire la suite

  p. 169-171

Éric Gerdan : Dossier A… Comme Armes  ; Éditions Alain Moreau, 1975 ; 320 pages - J.-F. A.

Après Dossier S… comme Sanguinetti, Dossier D… comme Drogue, Dossier L… comme Larzac, etc., la collection dirigée par Jean Picollec nous livre un nouveau dossier sur les armes, ou plus exactement sur le commerce extérieur des armes tel qu’il est pratiqué par la France. Lire la suite

  p. 171-172

Gilles Gozard : De Gaulle face à l’Europe  ; Éditions Plon, 1976 ; 190 pages - André Nolde

La nouvelle collection « Espoir » de Plon est destinée à publier des ouvrages patronnés par l’Institut Charles de Gaulle. En choisissant Gilles Gozard pour l’inaugurer, l’Institut a voulu affirmer d’emblée son souci d’allier l’objectivité à la connaissance des dossiers, sans négliger pour autant la gloire posthume du général de Gaulle. Lire la suite

  p. 172-173

Élise Marientras : Les mythes fondateurs de la nation américaine  ; Éditions Maspéro, 1976 ; 376 pages - Bernard Guillerez

Une question est à l’origine de cette étude : comment un pays tel que les États-Unis a-t-il pu se légitimer alors qu’il n’avait pas encore de caractère national ? Il ne s’agit pas en effet d’une lente sécrétion de l’histoire et la guerre d’indépendance n’explique pas tout, loin de là. Quand l’auteur affirme que les États-Unis sont la première des Nations nées de la décolonisation, il place son sujet sous un éclairage très moderne. Mais in vitro car la décolonisation de pays comme l’Algérie ou le Mali s’est faite par référence à un passé dont les États-Unis étaient fort dépourvus. La tâche des Fondateurs de la fédération américaine a donc été de trouver un substitut à l’histoire. Lire la suite

  p. 173-173

Henri Menudier : L’Allemagne selon Willy Brandt   ; (préface d’Alfred Grosser) Éditions Stock, 1976 ; 545 pages - A. F.

Malgré les contacts étroits établis depuis des années entre la France et l’Allemagne, non seulement à l’échelon gouvernemental mais aussi entre les hommes, de récents malentendus donnent parfaitement raison à Alfred Grosser lorsqu’il dit dans sa préface qu’en ce domaine, il est plus que jamais nécessaire de faire connaître et comprendre. Ce livre correspond donc à un véritable besoin. Contrairement à ce qu’on pense souvent, les publications sur les problèmes actuels de la République fédérale d’Allemagne (RFA) – de même que les publications d’outre-Rhin sur la France – sont assez rares. L’auteur fournit une ample documentation avec un effort d’objectivité fort louable. Dans trois entretiens prolongés, il donne, en effet, l’occasion aux chefs des trois grands partis allemands d’exposer librement leurs vues : Willy Brandt pour les sociaux-démocrates (SPD), Hans-Dietrich Genscher pour les libéraux (FDP) et Helmut Kohl pour les chrétiens-démocrates (CDU). Sans doute les interviews représentent-elles des formes vivantes et faciles à lire, mais on peut se demander s’il n’aurait pas fallu les appuyer par des exposés plus approfondis sur les différents éléments de la vie allemande, notamment sur les syndicats et les Églises, d’autant plus que les contacts franco-allemands sont dans ce domaine assez pauvres. On aurait pu souhaiter aussi une plus large information sur les mouvements extrémistes, dont le poids effectif est probablement réduit mais qui sont la cause d’un certain traumatisme de l’opinion publique et qui influencent par conséquent, au moins indirectement, l’action gouvernementale dans divers domaines assez délicats. Lire la suite

  p. 174-174

Jean Rabaut : L’antimilitarisme en France, 1810-1975  ; Éditions Hachette, 1975 ; 250 pages - Claude Delmas

Il ne faut pas chercher dans les grands dictionnaires une définition précise de l’antimilitarisme. Sans doute est-ce parce que le fait antimilitariste est multiforme dans ses aspects et varié dans ses motivations, de l’horreur de la guerre au refus de l’armée en tant qu’institution, du refus de porter l’uniforme à la désertion, voire à la trahison. S’il est vrai qu’il ne s’est constitué durablement qu’avec l’institution du service militaire obligatoire, il a eu des précédents : les conscrits du Ier Empire qui, ayant tiré un mauvais numéro, se lamentaient de devoir quitter leurs villages, les libéraux qui invitaient les soldats de la Restauration à déserter l’armée de l’expédition d’Espagne, les républicains hostiles aux entreprises de Napoléon III en ont témoigné. Puis il y a eu l’antimilitarisme des intellectuels à l’« âge des casernes » dans les années 1880 ; celui des anarchistes et des syndicalistes révolutionnaires ; celui d’Aragon et des surréalistes ; celui de Giono, de Vian, de Sartre, de Prévert… Il est inséparable de l’anarchisme. Lire la suite

  p. 174-175

Lothar Ruehl : La politique militaire de la Ve République  ; Presses de la Fondation nationales des sciences politiques, 1976 ; 430 pages - Claude Delmas

Durant les quinze années qu’il a vécues à Paris, M. Ruehl ne s’est pas contenté d’exercer son métier de journaliste spécialisé dans les questions militaires. Il a, en Sorbonne, préparé une thèse de doctorat sur la politique française de défense. Reprise, refondue, mise à jour en tenant compte des faits et des évolutions jusqu’à l’été de 1975, cette thèse est devenue le présent ouvrage. Celui-ci a gardé les avantages du bon travail universitaire : minutie de la documentation, rigueur logique des analyses, froideur du ton dans les développements, fermeté des conclusions. Mais il comporte en outre tout ce que M. Ruehl a retiré du journalisme, c’est-à-dire, minutieusement enregistrés, les témoignages de nombreux ministres, généraux, hauts fonctionnaires français, américains et allemands. Lire la suite

  p. 175-176

Jean-Pierre Roux et Philippe Gaillard : Cette fois l’Afrique noire  ; Fondation pour les études de défense nationale, 1976 ; 134 pages - Bernard Guillerez

C’est une judicieuse et bien opportune étude que nous livrent les auteurs. Un moment vient, nous dit Pascal, où il faut voir les choses d’un seul regard. Cet instant, pour Jean-Pierre Roux et Philippe Gaillard, est venu avec le repli portugais. Pour eux, il marque la charnière de l’avenir du continent africain tout comme les années 1960 furent le seuil de l’indépendance. Pourquoi cela ? Eh bien, parce que la décolonisation des territoires portugais s’est effectuée à la suite d’une interminable lutte, contrairement à ce qui s’était passé pour les colonies françaises ou anglaises. Or, souligne cette étude, ce combat a eu pour effet de mettre en contact étroit les dirigeants nationalistes et la population. Il a eu pour corollaire l’éviction totale de l’administration en place. Dans l’ancienne Afrique occidentale française (AOF) comme dans l’Afrique équatoriale française (AEF) ou ailleurs, des aménagements progressifs avaient eu lieu. De plus, nombre des nouveaux chefs d’État avaient tenu des charges importantes au sein des institutions françaises de sorte qu’il n’y avait eu aucune solution de continuité, aucun hiatus. Lire la suite

  p. 176-177

Alfred Sauvy : L’économie du diable – chômage et inflation  ; Éditions Calmann-Lévy, 1976 ; 248 pages - J.-F. A.

À 77 ans, Alfred Sauvy dont la vie a été consacrée à dénoncer les mythes et à lutter contre toutes les formes de malthusianisme, ne pouvait rester indifférent devant la crise qui, avec ses millions de sans-travail, ravage l’économie et la société des pays développés. Son dernier livre qui reprend et rassemble tous les thèmes déjà développés dans ses précédents ouvrages comme L’histoire économique de la France entre les deux guerres, La théorie générale de la population ou La fin des riches, est sans doute, sinon le plus important, du moins le plus passionné. Lire la suite

  p. 177-178

Revue Défense Nationale - Octobre 1976 - n° 359

Revue Défense Nationale - Octobre 1976 - n° 359

Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

Revue Défense Nationale - Octobre 1976 - n° 359

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