Offense and Defense in the International System
Ce petit volume est assez caractéristique des études publiées aux États-Unis par les membres de cette intelligentsia qui s’intéresse aux problèmes de défense. George H. Quester a préparé ce livre dans le cadre du Programme d’études sur la paix de l’Université Cornell, et par des travaux exécutés au Centre d’études avancées des Sciences du comportement de l’Université Standford de Californie.
Le titre est presque intraduisible. Les termes « offense » et « défense » sont ambigus. Signifient-ils « attaque » et « défense », « offensive » et « défensive » ? L’auteur entretien cette ambiguïté dans tout son ouvrage, car il étudie, tout au long de l’histoire, les effets produits par les capacités « offensives » de certaines armes, et il voit dans les périodes d’équilibre des forces le résultat de la prédominance des moyens « défensifs ».
Il est ainsi conduit à chercher à déterminer ce qui favorise l’offensive, par exemple la mobilité des forces militaires. Mais offensive est-il un mot synonyme d’agression ? Comment peut-on dire qu’une arme est plutôt offensive que défensive ? Le dilemme lui apparaît en particulier quand, à la Conférence de Genève de 1932, il voit les États-Unis classer le porte-avions comme défensif alors que le Japon le place dans la catégorie des armes offensives.
Ces problèmes sont étudiés jusqu’à l’époque actuelle et portent sur les différentes formes que peuvent prendre les conflits, guerre limitée et conventionnelle, guerre révolutionnaire et guérillas, guerre nucléaire. Pour l’auteur, nous sommes revenus à une période d’équilibre où les guerres limitées sont contenues par la peur de l’escalade nucléaire. Un désarmement total lui paraît devoir conduire à une situation instable, dangereuse pour la paix comme donnant trop de facilité à une initiative militaire.
George Quester pose une autre question. Dans tout son livre, la défensive a été considérée avec un préjugé favorable comme favorisant la paix. Est-ce bien certain ? Elle peut aussi prolonger inutilement une guerre dont le prix augmente avec chaque offensive infructueuse, et où chaque adversaire, désespérant d’obtenir la décision, s’attaque aux biens et aux personnes. On en arrive finalement à constater que les facteurs politiques sont, de manière très générale, prépondérants. Là où ils échouent, les facteurs militaires peuvent modérer les conflits dans la mesure où il y a un relatif équilibre des forces. ♦