Anti-personnel Weapons
Voici la troisième et dernière publication du Stockholm International Petite Research Institute (SIPRI) préparatoire à la « Conférence des Nations unies pour la prohibition ou les restrictions d’emploi de certains armements conventionnels », qui se tiendra à Genève du 10 au 28 septembre prochain.
Les précédentes études préparatoires du SIPRI portaient sur : Icendiary Weapons (1975) et The Law of War and Dubious Weapons (1976), quant aux précédentes Conférences internationales sur les armements ayant abouti à des accords, nous recensons : Saint-Pétersbourg, 1868 : La Haye, 1899 : Genève, 1949 ; ainsi que plusieurs résolutions adoptées par l’Assemblée générale des Nations unies entre les années 1970 et 1976. Cette publication constitue un document de référence à l’usage des diplomates et des journalistes qui y participeront, comme aussi des techniciens ou des spécialistes qui s’y intéresseront. Elle présente un inventaire fort complet des types d’armes destinées à l’attaque préférentielle des personnels, et surtout énumère de façon très détaillée les différentes variantes créées depuis la Seconde Guerre mondiale et donc susceptibles d’être utilisées dans un conflit éventuel entre grandes puissances. Elle analyse, d’après les données des champs de bataille, ou les expériences de laboratoire, les types de blessures propres à chaque armement, leur caractère létal ou incapacitant, et même leur degré de cruauté « inutile ». C’est la partie la plus originale et la plus importante de l’ouvrage puisqu’elle conduit aux conclusions que les responsables de l’étude souhaiteraient voir adopter par la Conférence.
Ceux-ci proposent en bref : l’interdiction du napalm et autres engins incendiaires ; l’interdiction des grandes vitesses initiales pour les armes de petit calibre ; l’interdiction des munitions à fragmentation et des bombes ou obus explosant en grappes ; une recommandation pour munir tous les engins à action retardée d’un dispositif sûr de désamorçage ; une étude des implications du développement de nouveaux types d’armes ; création d’atmosphère explosive, emploi du laser, de la bombe à neutrons.
Ces conclusions seront-elles retenues ? Le pronostic est difficile tant une frontière rationnelle ou morale est délicate à établir entre les exigences d’une guerre limitée et celles d’une guerre totale où la survie des nations engagées est en cause. Malheur, en tout cas, au diplomate de service qui n’aurait pas bien préparé ses interventions, car il risquera la réplique sans merci appuyée par des références aux bibles du SIPRI !
Retenons secondairement de notre lecture que, sur 490 références bibliographiques, 5 seulement sont françaises : nous n’apparaissons plus comme vraiment novateurs dans le domaine des armes antipersonnel. Et aussi que la guerre du Vietnam a provoqué aux États-Unis, dans ce domaine surtout, une extraordinaire activité de recherche et d’essais, avec des résultats très divers, mais apparemment pas déterminants. ♦