Le malheur innocent
On aborde avec pudeur un ouvrage où l’auteur livre son épreuve personnelle sans la dissimuler sous la fiction d’un roman. Georges Hourdin raconte ici comment il a réussi avec sa famille à surmonter le malheur que constitue la présence d’un enfant « trisomique 21 », c’est-à-dire « mongolien ».
En décrivant comment il a dû, avec son épouse, affronter chaque jour la réalité du malheur, il montre comment la foi chrétienne l’a aidé à accepter cette injustice, à accepter de partager sa vie avec un enfant anormal. Il montre comment il a mené l’éducation de sa fille et tenté son intégration familiale et sociale, le chemin qui reste à parcourir et les problèmes qui demeurent toujours irrésolus. Il a ainsi contribué à attirer l’attention du public sur cette souffrance et à renforcer la solidarité entre les familles affrontées au même malheur.
Il a ainsi pu faire connaissance avec le monde de l’innocence et de la sensibilité authentiques tel que le vit sa fille. Il a vu la richesse intérieure d’un être dont l’âge mental reste celui d’un enfant de huit ans, mais dont l’esprit n’est pas pour autant endormi. Il a compris que la « réalité visible n’épuise pas la vérité du monde créé ».
Son ouvrage permet de mesurer tout le chemin qui reste à faire à notre société superficielle pour partager la souffrance des malheureux et les aider. Il réconfortera sans nul doute les familles souffrant « du malheur innocent » mais il sera également un sujet de réflexion et une occasion d’examen de conscience pour ceux que le sort n’a pas si cruellement frappés. ♦