Hitler et les généraux de la Reichswehr (I)
Le 30 juin 1934, les généraux de la Reichswehr exigèrent qu’Adolphe Hitler se débarrassât, et les débarrassât de Rœhm, chef des milices brunes. Le 20 juillet 1944, dix ans plus tard, un complot, fomenté par certains généraux de la Reichswehr, faillit coûter la vie à celui qui était encore, à cette époque, le maître absolu de l’Allemagne. Le double épisode qui encadre ainsi les dix années de « plein emploi » du troisième Reich suffirait à nous avertir du rôle que la Reichswehr a joué dans l’histoire du national-socialisme. Hitler, à ses débuts, considérait que son régime devait reposer sur deux colonnes : le Parti et l’Armée. Quels ont été ses rapports avec l’armée ? Ont-ils été bons ou mauvais ? Orageux ou confiants ? Comment ont-ils évolué avec le temps ? Par quelles phases ont-ils passé ? Seul, évidemment, un initié, un officier ayant appartenu au haut commandement, ou collaboré étroitement avec lui, pourrait fournir à ces questions une réponse pleinement satisfaisante et éclaircir bien des points, encore obscurs à l’heure actuelle. Ce témoignage sera, sans doute, produit un jour. Mais, en attendant, ce que nous savons déjà permet de tracer les grandes lignes d’un chapitre qui constitue, certainement, l’une des clefs de l’extraordinaire aventure hitlérienne.
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Quand on parle de la Reichswehr, des généraux de la Reichswehr, il s’agit principalement de l’État-major général, du grosser Generalstab, cerveau militaire, mais aussi cerveau politique et conscience morale de l’armée.
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