Chronologie du conflit mondial (1935-1945)
M. Roger Céré, professeur d’histoire diplomatique, maître de conférences à l’École libre des Sciences politiques, et M. Charles Rousseau, professeur à la Faculté de Droit de Rennes, chargé de cours à la Faculté de Droit de Paris, viennent de publier le premier tome d’une chronologie du conflit mondial ; il s’étend de 1919 à 1944 inclus. C’est une œuvre considérable qui ne comporte pas moins de 605 pages, plus les cartes. Cette chronologie ne se contente pas de narrer sèchement les principaux faits qui se sont passés dans cette période si importante de l’histoire mondiale.
Elle comporte tout d’abord : une introduction objective, fortement documentée, relative à la politique internationale depuis 1919 ; elle est, en outre, divisée en plusieurs parties, exactement six : 1° les préliminaires de la guerre (1935-1939) ; 2° la lutte des puissances occidentales contre le Reich (septembre 1939-janvier 1940) ; 3° l’Angleterre seule contre l’Axe (juin 1940-juin 1941) ; 4° l’élargissement des hostilités ; 5° l’offensive générale des Alliés (janvier 1944-décembre 1944) ; la sixième est consacrée à l’œuvre diplomatique des Nations unies et des conférences internationales.
Une annexe importante est constituée par des documents officiels, tels que la Charte de l’Atlantique, le plan adopté par la Conférence de Dumbarton Oaks ; chacune des parties est subdivisée en chapitres, chaque chapitre est lui-même constitué par une brève, mais excellente introduction, que suit rémunération chronologique des principaux événements. Cette énumération ne se borne pas à l’énoncé pur et simple des faits ; elle comporte, par exemple quand il s’agit des conférences ou des projets, une analyse, suffisamment complète et détaillée, des résultats ou des stipulations relatifs à cette conférence ou à ce projet.
Dans la 4e partie, qui traite de la période allant de l’agression allemande contre l’URSS, à la fin de l’année 1943, nous voyons, par exemple, se dérouler tous les événements chez les alliés, les opérations en Europe, et ceux, d’autre part, intéressant la politique intérieure et l’effort de guerre des grandes puissances, tout ceci étant très clairement subdivisé comme il est de règle dans un cours d’histoire professé par un maître méthodique. Cet ouvrage, qui aurait pu s’étendre à l’infini, a été suffisamment condensé, mais il contient des développements indispensables pour servir de base à des chercheurs sérieux. C’est à peine si quelques petites erreurs de détail le déparent (par exemple l’amiral Auphand au lieu de Auphan).
C’est un instrument de travail appelé à rendre les plus grands services.