L’Autriche et la Paix
Le livre si suggestif dans lequel M. Ernest Pezet, vice-président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre, étudiait le problème autrichien et danubien à la veille même de la guerre, vient d’être opportunément réédité. La préface de M. Edouard Herriot à la première édition n’a rien perdu de son actualité ; celui-ci avait été, il l’avoue, obsédé par « l’hydrocéphalie de ce peuple qui, autour d’une capitale immense, ne groupait que des organes fragiles et réduits », et il avait préconisé Vienne comme siège de la Société des Nations.
La seconde édition a donné l’occasion à M. Wladimir d’Ormesson, ambassadeur de France, de projeter sur le problème européen et allemand, la lumière brillante de son diagnostic pour que la paix, la paix des hommes de bonne volonté s’accomplisse. « Il faut, conclut l’éminent diplomate, une Autriche en Europe. Il faut ce carrefour paisible où le monde germanique, le monde slave et le monde latin croisent leurs routes. »