Les Allemands en France
Ce livre est le premier d’une série qui, annonce l’auteur, doit être consacré à l’occupation de la France par les Allemands.
M. Jacques Lorraine s’est spécialisé dans les problèmes relatifs au Reich national-socialiste. Il avait, avant la guerre, rassemblé la documentation qui devait lui permettre d’écrire un livre sur les origines de Mein Kampf, et dans lequel il voulait montrer que la Bible des Nazis ne contenait guère, en somme, d’idées originales, mais n’était, la plupart du temps, qu’un plagiat d’auteurs pangermanistes dont Hitler faisait sa pâture au cours de ses lectures d’autodidacte, à Vienne et à Munich.
M. Jacques Lorraine fut contraint d’abandonner les documents qu’il avait rassemblés au moment de son départ pour Londres en 1940. Quand il eut assisté, de son observatoire étranger, à l’application par les Allemands de leur théorie raciste, il conçut un nouvel ouvrage plus vaste sous le titre : Les Allemands en France.
Dans une première partie, il cherche à démontrer que le nazisme est l’aboutissement logique de mouvements d’idées germaniques et pangermanistes parfois séculaires. Au cours même de la guerre, il a observé quelle tactique l’envahisseur traditionnel de notre sol mettait en œuvre pour la réalisation de ses conceptions. L’idée centrale de l’œuvre nationale-socialiste entreprise en France, visait à la véritable destruction de notre pays ; celle-ci devait se réaliser en diverses étapes telles que : le détachement de la Bretagne par sa transformation en État indépendant, l’annexion de l’Alsace et de la Lorraine, la colonisation de l’Est de la France par une immigration allemande.
M. Jacques Lorraine traite ces différents problèmes en s’appuyant sur une documentation d’une authenticité irréfutable, illustrée par des photographies, des dessins, des reproductions de journaux. des proclamations empruntées à l’arsenal même de nos adversaires. À l’action des Allemands en France, il oppose la réaction héroïque des habitants des différentes provinces assaillies contre l’ennemi. Il se réserve, du reste, d’entrer, à cet égard, dans plus de détails dans un ouvrage ultérieur où serait exposée par le menu l’action des organisations clandestines.
Tel qu’il est, cet ouvrage, extrêmement original et d’un intérêt national évident, apporte une contribution essentielle à l’histoire politique et psychologique de la lutte séculaire, non seulement entre deux nations, mais aussi, comme le proclamait déjà Guillaume II à l’occasion du trentième anniversaire de son avènement. « entre deux conceptions du monde, la germanique et l’anglo-saxonne ». Nous dirons avec plus de raison, semble-t-il, que l’ex-empereur allemand : « la germanique et celle des Pays libres ».