L’Europe au XIXe siècle 1830-1880
Les éditions Sirey ont acquis les droits de publication pour la France d’une très importante collection consacrée à l’Histoire de l’Europe, parue en Grande-Bretagne au cours de la dernière décennie. Le directeur de cet ouvrage collectif a été Denys Hay, professeur à l’Université d’Édimbourg, qui a choisi ses collaborateurs parmi les universitaires les plus réputés d’Outre-Manche et d’Outre-Atlantique. La traduction en français a été assurée avec le plus grand soin par des spécialistes irrécusables.
Il y a donc là une œuvre tout à fait digne de retenir l’attention des enseignants, des étudiants et du public cultivé en général. Elle répond à la fois au goût de nos contemporains pour les vastes synthèses historiques et au besoin qu’ils éprouvent, devant les progrès rapides de la science historique, d’une mise à jour périodique de leurs connaissances.
Celle-ci est d’autant plus utile, dans le cas particulier, que l’Europe considérée comme une entité historique, n’a pas, à notre connaissance, fait l’objet de recherches globales de ce genre (si on exclut, bien entendu, les ouvrages fondamentaux d’Henri Pirenne sur le Moyen-Âge). On s’attachait plutôt à l’étude des différentes nations européennes prises isolément et aux relations qu’elles avaient entre elles ou avec l’extérieur, tandis que l’identité européenne (pour reprendre une expression à la mode) était ignorée de la plupart des historiens, sans doute parce qu’elle ne correspondait à aucune réalité actuelle et tangible. Il n’en est plus tout à fait de même aujourd’hui, et ainsi se trouve justifié la nouvelle curiosité des historiens, qui n’aiment pas être pris de court par de brusques mutations, pour découvrir dans le passé de l’Europe les signes avant-coureurs de l’évolution qui paraît en train de s’amorcer.
Le tome X de la collection (les parutions ne se succèdent pas dans l’ordre chronologique), dû au professeur H. Hearder, est d’une lecture particulièrement attrayante et répond bien au but de l’entreprise, puisqu’il s’attache essentiellement à dégager les réactions communes des pays européens devant les problèmes de société que leur pose l’évolution des mœurs et des connaissances. ♦