La vie est un combat
Edmond Jouhaud consacre ce deuxième volume de ses souvenirs à la période de 1924 à 1944. (Le premier avait trait au putsch d’Alger). C’est ici le récit très simple et sans prétention d’une carrière classique d’officier aviateur entré au service, en passant par Saint-Cyr, au lendemain de la Première Guerre mondiale. La particularité de cette carrière dans le cas de Jouhaud est de s’être déroulée pour partie en Afrique occidentale française (AOF), à l’époque « héroïque » où, avant d’entreprendre un raid en avion, on reconnaissait le parcours à chameau, où l’atterrissage de fortune était presque la règle et l’emplacement des quelques rares terrains connus à cent kilomètres près. De ces aventures, Jouhaud a gardé une passion pour l’aviation « coloniale », un grand attachement pour les pays sahariens et une sincère admiration pour les hommes qui en assurèrent la conquête et le contrôle au bénéfice de la France. La partie la plus intéressante de son livre est consacrée à cette période. Le reste, y compris la drôle de guerre et la Résistance, est du « quotidien », qui ne laisse pas présager la fin de carrière tumultueuse de l’auteur. ♦