Le Parlement et la politique extérieure sous la IVe République
Le partage des attributions en matière de politique extérieure entre le législatif et l’exécutif sous un régime de démocratie parlementaire est un problème ardu. Sa complexité, sur le plan théorique, tient en grande partie à ses implications sur le plan pratique, puisque le succès d’une action diplomatique tient très souvent au secret qui entoure les négociations, mais qu’à l’inverse, son échec peut être dû à une insuffisance de soutien populaire, c’est-à-dire à l’absence d’un vote « franc et massif » du parlement, préalablement éclairé par le gouvernement sur l’enjeu de la partie.
Pour débrouiller ces contradictions, la méthode choisie par Philippe Pondaven paraît judicieuse et bien adaptée à la nature du sujet. Il a cherché en effet à éclairer la théorie par l’exemple concret des pratiques adoptées sous la IVe République. Son étude, étayée par une excellente bibliographie (« modèle du genre par son caractère analytique et non seulement alphabétique » estime le professeur Georges Berlia qui a préfacé le livre), dépasse dès lors le cadre d’une recherche de droit constitutionnel et constitue également une précieuse contribution à l’histoire de la politique extérieure française de cette période. Toujours suivant Georges Berlia : « (cette) analyse ne fait double emploi avec aucune autre. Si elle en complète certaines, elle les éclaire toutes ». Mais elle présente un autre intérêt encore, qui réside en son actualité. En effet, le rôle et la place du parlement dans la vie politique française n’ont jamais été plus âprement discutés qu’en ce moment et à plus juste titre. La clarté, le sérieux, la logique et l’objectivité de l’exposé de Philippe Pondaven permettront aux très nombreux – nous l’espérons du moins – lecteurs de son livre de compléter utilement leur opinion sur le sujet. ♦