De Carthage à Berchtesgaden
Parmi les souvenirs de marins qui paraissent en librairie, ceux de l’amiral Guillon ont une résonance particulière. Si les premiers chapitres de son livre, couvrant les années 1930 à 1939, évoquent les débuts d’une carrière que l’on peut qualifier de classique, les événements se sont chargés par la suite de lui donner une orientation bien différente.
Comme de nombreux marins, il s’est trouvé, après les drames de 1940 et de 1942, sans bateau. Sa volonté de servir l’a conduit, après bien des péripéties que l’on lira avec intérêt, au Régiment blindé des fusiliers-marins (RBFM).
En un style clair et direct, avec franchise et simplicité, il nous livre un carnet de route où s’égrènent des anecdotes et des noms. Noms de camarades de combat : des traits, notés sur le vif, ajoutent une note personnelle à des silhouettes parfois bien connues. Noms aussi des villes et des villages qui jalonnèrent, sous les ordres du général Leclerc, les routes du Débarquement, de la Libération et finalement de la victoire.
Son récit prend fin lorsque, quittant le RBFM, il rallie Toulon. On le sent marqué par cette vie intense qu’il a connue et après laquelle « pour lui personnellement, rien ne serait plus pareil ». ♦