Histoire générale contemporaine du milieu du XVIIIe siècle à nos jours
Ancien directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg, Félix Ponteil est l’auteur d’un livre classique L’éveil des nationalités et le mouvement libéral (1815-1848) paru dans la réputée collection « Peuples et civilisations ». Mais il a écrit également, à l’intention des étudiants, une Histoire générale contemporaine dont paraît aujourd’hui une quatrième édition revue et mise à jour.
Brosser en 500 pages, une histoire générale depuis le milieu du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, relève de la gageure. Il faut un sens du raccourci, et aussi la volonté délibérée de n’étudier cette évolution que sous un certain éclairage. Comme le livre paraît dans une collection intitulée « Études politiques, économiques et sociales », un accent particulier est porté sur les aspects économiques et sociaux et notamment sur les doctrines (chapitre sur la pensée sociale de 1814 à 1848, sur le marxisme, le proudhonisme et le christianisme social de 1848 à 1914). Cela nous vaut quelques très bonnes pages sur le blocus continental et la guerre économique franco-anglaise trop souvent sacrifiés aux aspects traditionnels de la guerre napoléonienne. Mais n’aurait-il pas été plus éclairant, pour la connaissance de la période, de consacrer quelques pages à la Commune et ses conséquences, totalement ignorées, plutôt qu’à la philosophie humanitaire de Pierre Leroux, même si celle-ci est redevenue à la mode ? D’autre part, trois pages seulement sont consacrées au résumé de la Seconde Guerre mondiale et à ses conséquences. N’est-ce pas insuffisant et en contradiction avec l’affirmation de l’auteur, dans sa conclusion générale : « …la guerre n’a jamais cessé d’être le creuset dans lequel les nations se sont formées » ?
Si les problèmes du monde contemporain depuis 1945 sont étudiés très rapidement dans un dernier chapitre, ses paradoxes sont bien mis en valeur : « La division du monde en souverainetés rivales est incompatible avec l’unité que la science, la technique, les affaires, ont façonnée… les hommes exaltent la liberté, l’égalité, la fraternité, la dignité de la personne humaine, la justice sociale, la nécessité d’un tout cohérent et un, alors que pris au filet des nationalismes, des idéologies et des solidarités partisanes, ils donnent l’impression d’être impuissants à mettre en pratique ce qui fait l’objet de leurs vœux ». ♦