Au moment où vient de s’opérer le désengagement des forces israéliennes et égyptiennes, un rappel de la genèse de l’État d’Israël et des conflits que suscita cette greffe en terre arabe permet de mieux saisir les conditions d’une paix durable au Proche-Orient. Lire les premières lignes
Née de l'échec de la Communauté européenne de défense (CED), l'Union de l'Europe occidentale (UEO) n'a jamais rempli en fait les deux missions contradictoires dont elle avait hérité du Traité de Bruxelles : contrôler le réarmement allemand et assurer la défense de l'Europe. Dans cette dernière fonction, elle a été rapidement supplantée par l'Otan et son Comité permanent des armements a été mis en sommeil. Avec l'entrée de la Grande-Bretagne dans la Communauté et les aspirations des Européens à prendre en main leur défense, les conditions de son réveil sont réunies. Lire les premières lignes
Les armes nucléaires deviennent de plus en plus sophistiquées et onéreuses. Loin de stopper le processus, les accords SALT n'ont fait que le relancer en transposant la course aux armements nucléaires du plan quantitatif au plan qualitatif (durcissement, « mirvisation », etc.). Ainsi s'accentue le divorce entre dissuasion et stratégie opérationnelle, la complexification de l'une entamant la crédibilité de l'autre. Un retour à une véritable stratégie opérationnelle, répondant mieux aux besoins d'une défense à l'échelle de l'Europe, parait possible grâce aux « mininukes » à base de charges « propres », subkilotonniques, constituant en quelque sorte l'indispensable « petite monnaie de la puissance nucléaire ».
De retour d'un voyage qui l'a conduit à travers le Kazakhstan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, la Kirghizie et le Tadjikistan, l'auteur, après un bref rappel des événements ayant abouti à leur conquête et à leur intégration, s'interroge sur la solidité de ce bastion couvrant les arrières des entreprises soviétiques vers l'océan Indien.
Obérées par l'héritage historique des conflits qui ont opposé durant la première moitié du XXe siècle les deux nations, les relations nippo-soviétiques se libèrent lentement de ce climat de méfiance, d'autant que pèse sur elles la question lancinante des Territoires du Nord — quatre îles situées au Nord de Hokkaido et occupées depuis 1945 par les Soviétiques. Mais cette question, pas plus que celle de la coopération du Japon au développement de la Sibérie, ne peut s'abstraire des relations quadrangulaires Tokyo-Moscou-Washington-Pékin. La soif de ressources énergétiques du Japon est sans doute de nature à faire évoluer cette configuration, mais pas nécessairement dans le sens de la prépondérance du côté soviétique. Lire les premières lignes
L'ambiguïté des propositions soviétiques pour l'établissement de relations entre la Communauté économique européenne (CEE) et le Conseil d’assistance économique mutuelle (CAEM ou COMECON) recouvre en fait des tendances divergentes à l'intérieur du camp socialiste quant à l'évolution de la structure et des liens organiques de l'ensemble du système : les uns cherchent à renforcer sa cohésion, les autres à promouvoir plus de souplesse et d'autonomie. Il faut connaître cette situation complexe pour chercher une réponse à la question : où est l'intérêt des Européens de l'Ouest ?
Le « splendide isolement » albanais appartient-il déjà au passé ? Deux événements majeurs semblent y avoir provoqué quelques failles : l'invasion de la Tchécoslovaquie et le rapprochement sino-américain. Dans quelles directions les brèches peuvent-elles s'accentuer ? Telle est la question que se pose l'auteur, jeune chercheur bien au fait des problèmes balkaniques. Lire les premières lignes
Depuis quelques années, l'Union soviétique attache de plus en plus d'importance aux données démographiques qui conditionnent son avenir. En janvier 1973, le lieutenant-colonel Prautois s'efforçait de faire le point sur ces questions : il attribuait la baisse actuelle de la natalité en URSS à un changement de comportement psychologique de la population à l'égard de la procréation et insistait notamment sur l'attitude des femmes. Comme prolongement en quelque sorte à cette étude, l'auteure expose ici quelle est la place de la femme en Union soviétique compte tenu du système de valeurs propre à ce pays, ainsi que des facteurs historiques, économiques et démographiques. Cet article s'inscrit dans le cadre des recherches actuelles en vue de « L'année internationale de la femme » prévue pour 1975 sous les auspices des Nations unies.
« La politique spatiale de la France » a fait l'objet d'un article de J.F. Denisse en mai 1973. « Les programmes d'application spatiale et la coopération internationale » ont été ensuite traités par M. Bignier, directeur général du Centre national d’études spatiales (Cnes) en octobre 1973. Ces articles appelaient un complément depuis que la « Conférence spatiale européenne » tenue à Bruxelles en juillet 1973 avait, entre autres décisions, pris celle du développement d'un lanceur lourd, Ariane, destiné à donner à l'Europe son indépendance pour la mise en orbite géostationnaire des satellites d'application. La genèse de ce programme, sa nature, ses possibilités et ses conditions de développement sont exposées ici par Yves Sillard qui dirige à Brétigny-sur-Orge la Direction des lanceurs du Cnes et Jean-Claude Bouillot, chargé des relations extérieures de cette direction. Lire les premières lignes
Chroniques
La situation au Moyen-Orient ne sera plus ce qu’elle était avant la « guerre du Kippour », quelles que soient les incertitudes, voire les équivoques qui pèsent sur la conférence de Genève. Pour la première fois, l’Égypte a accepté l’idée non d’une simple cessation des combats, mais d’un traité de paix avec l’État d’Israël, ce qui implique la reconnaissance de celui-ci en tant qu’État, comme l’avait établi l’ONU en 1947. Pour la première fois aussi, l’existence d’un problème palestinien est l’objet de discussions officielles. L’attitude de l’Égypte développera-t-elle des effets de contagion ou cristallisera-t-elle la coalition de ceux des États arabes qui n’admettent pas l’existence de l’État hébreu ? La réalité sociologique palestinienne trouvera-t-elle une structure politique ? Il est trop tôt pour répondre à de telles questions. De même, on ne peut que se demander si, en dépit de certaines déclarations optimistes, leur affrontement indirect n’aura pas réintroduit des facteurs de méfiance dans les rapports entre les États-Unis et l’Union soviétique : en tout cas, les difficultés sont telles en matière d’engins que les négociations sur la limitation des armements stratégiques – qui selon le président Nixon et M. Brejnev, secrétaire général du Comité central du Parti communiste de l’URSS, eux-mêmes auraient dû aboutir à un nouvel accord avant la fin de 1973 – n’ont repris qu’avec deux mois de retard. Aussi bien les conséquences de la « guerre du Kippour » se développent-elles très au-delà du Moyen-Orient lui-même. Toutes les économies, celles des pays industriels et celles des Pays en voie de développement (PVD), se trouvent dès maintenant affectées à un point tel que les rapports production-consommation seront modifiés non seulement financièrement, mais aussi qualitativement. Lire les premières lignes
Un décret du 20 décembre 1973 vient d’apporter des précisions aux dispositions de la loi-statut applicables aux personnels servant par contrat, notamment sur le régime de l’engagement, l’avancement, les sanctions statutaires et les congés. Lire les premières lignes
L’importance de l’Islande et de la base de Keflavik, située à une vingtaine de kilomètres de la capitale et où sont stationnés environ 3 300 militaires américains en vertu d’un accord signé avec les États-Unis le 5 mai 1951, repose sur la situation exceptionnelle de l’île qui permet de surveiller tous les mouvements navals et aériens entre l’Arctique et l’Atlantique Nord. Lire les premières lignes
L’expérience acquise par le département hélicoptères de la Société Aérospatiale a permis la production d’une gamme variée de « voilures tournantes » dont la percée sur le marché international se traduit actuellement par plus de 3 200 appareils, vendus dans 77 pays répartis sur les cinq continents. Lire les premières lignes
Le porte-hélicoptères Arromanches a, le 22 octobre, achevé sa carrière après plus de 27 ans d’activité au sein de la Marine Nationale où il a tenu une place essentielle. Une cérémonie officielle a présidé, ce jour-là, à son désarmement. Lire les premières lignes
L’échec du coup d’État au Lesotho, les projets d’extension vers la mer de certains Bantoustans, dont les chefs commencent à jouer un rôle sur la scène internationale, posent à nouveau le problème de l’évolution des territoires enclavés dans l’Afrique du Sud et celui de l’influence que ces derniers peuvent exercer sur les « États » formés par le gouvernement de Pretoria en application des principes du développement séparé des communautés blanches et noires. Lire les premières lignes
Bibliographie
La célèbre collection « Peuples et Civilisations », créée par les deux grands maîtres que furent Philippe Sagnac et Louis Halpen, aurait pu, comme d’autres, s’enfoncer dans les brumes des souvenirs : avec La faillite de la paix, de Maurice Beaumont, elle s’arrêtait à 1939. Les Puf ont décidé non de la rajeunir et de l’actualiser par des mises à jour, mais de la renouveler complètement, sous la direction de l’Inspecteur général Maurice Crouzet. Plusieurs volumes ont déjà été repensés et récrits, et c’est ainsi qu’il y a quelques mois, nous avons eu Louis XIV en son temps, de Robert Mandrou. Les deux derniers volumes, qui en constituent le tome XXII, prolongent cet effort jusqu’aux années présentes (en fait jusqu’en 1972), puisqu’ils ont pour objet Le monde depuis 1945. Leur insertion dans les préoccupations majeures de la recherche historique moderne s’exprime par leurs titres qui reflètent non des dates, mais des problèmes : Les pays riches et la troisième révolution industrielle, et Les pays pauvres et la naissance de nouveaux mondes. Lire la suite
Ce petit livre concis, clair et bien écrit ne cherche en aucune façon à camoufler son objet : il s’agit bien et spécifiquement de politique, c’est-à-dire des affaires de la cité, de son organisation et de l’exercice du pouvoir. Tel le citoyen prenant la parole sur l’Agora, Alain Griotteray se présente d’abord au lecteur : il se dit épris d’action et passionné de la chose publique. Il brosse ensuite d’une plume alerte et mordante le portrait des principaux « princes qui nous gouvernent », ce qui est déjà faire de la politique. Il entre enfin dans le vif du sujet pour nous exposer ses vues sur ce qui se passe en France et sur ce qu’il conviendrait d’y changer. On se doute qu’il y a du pain sur la planche, sans quoi le livre n’aurait sans doute pas été écrit. Homme de bonne compagnie, Alain Griotteray a banni de son arsenal d’arguments toute agressivité déplaisante. La sincérité de ses convictions doit suffire. À chacun de juger ! Mais le titre choisi par l’auteur pour sa profession de foi montre bien qu’en son for intérieur, il ne pense pas prêcher dans le désert. ♦
« L’introduction de l’informatique, écrit Michel Crozier, pose au personnel d’une entreprise des problèmes qui sont essentiellement d’ordre psychologique. C’est que l’information n’est pas neutre. L’information c’est du pouvoir ». Lire la suite
Auteur d’une thèse sur les Algériens musulmans et la France (1871-1919), M. Charles-Rrobert Ageron, professeur à l’Université de Tours, réunit ici toute une série d’articles inédits ou déjà publiés dans des revues. Ce ne sont pas des articles de vulgarisation, mais des études solidement documentées d’un historien universitaire spécialiste de l’Afrique du Nord. Ponctuelles, très diverses, ces neuf études couvrent un siècle de l’histoire de l’Algérie et du Maroc, depuis le traité Desmichels jusqu’aux lendemains de la guerre de 1914-1918. Elles se regroupent autour de quatre thèmes : les origines de l’Algérie française (les premières négociations franco-algériennes et l’évolution de la politique française sous le Second Empire) ; les mythes qui ont inspiré la politique coloniale française (Royaume arabe d’Orient, politique berbère) ; l’étude des attitudes, face au problème algérien, de Jaurès et des socialistes français avant 1914, puis des premiers communistes après la scission ; enfin l’Algérie algérienne avec des études sur l’insurrection de 1871 et sur un des petits-fils d’Abd el-Kader, l’émir Khaled, officier français dont l’auteur se demande : « Fut-il le premier nationaliste algérien ? » Lire la suite
Le curriculum vitae de Boris Eliacheff n’est pas ordinaire. D’origine russe, né à Moscou à la fin du siècle dernier, diplômé ès-sciences économiques de l’université de cette ville, journaliste, il se trouve en Europe à la déclaration de guerre de 1914 et s’engage dans la Légion étrangère en France. Détaché au bureau de l’attaché militaire russe à Paris, il retourne dans son pays à l’occasion d’une mission et y assiste aux premiers pas du régime des Soviets. Revenu en France et décidé à s’y installer, il repasse brillamment ses examens à la Faculté de Droit de Paris, prend la nationalité française, se crée de nombreuses relations dans les milieux politiques, surtout de gauche, puis se trouve chargé de différentes missions économiques et commerciales en Amérique latine, où le surprend l’armistice de 1940. Rallié à de Gaulle dès le 20 juin, il devient délégué de la France libre aux États-Unis pour la côte du Pacifique. En 1944, il est nommé consul de France et conseiller commercial en Australie, pour retrouver ensuite son ministère d’origine, qui le charge à nouveau de missions, tantôt temporaires, tantôt de plus longue durée, en Amérique centrale, en Afrique, en Indochine, dans les pays arabes et en Israël. Il prend enfin, en 1957, une retraite qui paraît bien méritée. Lire la suite
Ces quelques pages du carnet de route de l’amiral Thierry d’Argenlieu nous laissent sur notre faim. Elles ne couvrent en effet qu’une courte période : de juin à décembre 1940. Le R.P. Louis de la Trinité avait entrepris la rédaction de ses souvenirs en 1952-1953, et ce sont sans doute ses occupations de Supérieur du Carmel, puis sa maladie, qui interrompirent son travail. Les éditeurs l’ont étoffé en utilisant quelques notes écrites de sa main relatives aux événements de janvier 1941 et en y ajoutant un certain nombre de documents dont il avait conversé copie. Lire la suite
Ancien directeur de l’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg, Félix Ponteil est l’auteur d’un livre classique L’éveil des nationalités et le mouvement libéral (1815-1848) paru dans la réputée collection « Peuples et civilisations ». Mais il a écrit également, à l’intention des étudiants, une Histoire générale contemporaine dont paraît aujourd’hui une quatrième édition revue et mise à jour. Lire la suite
Dominique de Roux connaît bien les colonies portugaises d’Afrique et s’intéresse à leur devenir à la lumière de la crise qu’elles traversent. La plaquette qu’il leur consacre foisonne d’idées originales et d’opinions très peu conformistes. Le style et la tonalité générale sont ceux d’un pamphlet : percutants, avec un mépris délibéré de la forme classique, du raisonnement cartésien (et parfois même de la forme grammaticale). La thèse est, elle aussi, explosive : c’est-à-dire : favorable à la politique du Portugal qui poursuivrait, nous dit Dominique de Roux, une sorte de fédéralisme lusitanien, fondamentalement antiraciste, humanitaire et social, et beaucoup plus désintéressé que les néo-colonialismes chinois, russe et américain. ♦
L’indépendance de l’Inde, suivie de près de celle des autres colonies britanniques d’Asie, a vidé de son contenu l’impératif catégorique qu’avait constitué pour l’Angleterre jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale la défense de l’océan Indien. Cette obligation était l’un des deux ou trois piliers sur lesquels reposait tout le système politique et militaire de défense de la Grande-Bretagne. Sa disparition exigeait logiquement une révision radicale de l’ensemble du dispositif précédemment en place, c’est-à-dire l’élaboration de nouveaux concepts stratégiques et une nouvelle estimation des moyens destinés à leur mise en œuvre. Lire la suite
Bien que conscients de vivre en France dans une démocratie qui accorde à ses citoyens une entière liberté d’expression, nous ne pouvons nous empêcher d’être étonnés en constatant combien les Américains nous devancent dans ce domaine. Voici un lieutenant-colonel d’active, au curriculum particulièrement brillant, agissant en plein accord avec ses chefs et en liaison étroite avec les chercheurs civils d’une association universitaire qui, publie une étude dans laquelle il découvre aux yeux du public tous les maux les plus alarmants dont souffre l’US Army, au risque même de porter atteinte à son image de marque ! Nous ne voulons pas nous demander comment on s’y serait pris en France pour étouffer la parution d’un tel livre – mais peut-être n’aurait-il jamais été écrit ? Sinon, il est certain que le scandale aurait été considérable. Lire la suite
Cet ouvrage, qui a pour sujet (précisons-le, car le titre peut paraître équivoque) le développement économique dans les sociétés évoluées, est original, non pas tellement eu égard à son contenu que du fait de sa présentation. Il est offert sous une belle reliure en skaï rouge, avec titres dorés sur le plat et sur le dos ; il est imprimé sur très beau papier ; et surtout, son format est rigoureusement carré, 14 cm x 14 cm ; on dirait, au premier abord, un mémento ou un formulaire. De quoi s’agit-il donc, en fait ? Lire la suite
Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.
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