La guerre américaine d’Indochine, 1964-1973
Journaliste professionnel, Le Quang a « couvert » la guerre d’Indochine, parfois sur le terrain, mais plus souvent dans les salles de rédaction et dans les couloirs des salles de conférences, depuis 1945 et jusque à y compris les négociations de Paris. Sa connaissance du conflit paraît de ce fait surtout limitée au contenu des communiqués officiels, aux déclarations publiques et aux confidences glanées dans les « milieux bien informés ». Mais de ces matériaux, il tire un bon parti. Il met habilement en scène, à côté des « responsables », le petit peuple vietnamien, les combattants obscurs de l’un ou l’autre camp, les profiteurs, les lampistes et les politiciens. Il réussit ainsi à « créer l’ambiance » pour ceux qui n’ont suivi les événements que distraitement et qui ne savent plus très bien ce qui s’est passé à Khe Sanh (janvier-avril 1968) ou pendant l’offensive du Têt (janvier-septembre 1968). Ce genre d’évocation qui demande de l’imagination et du métier n’est sans doute pas inutile. Elle répond aux besoins de tous ceux qui, pour se « tenir au courant » préfèrent l’image à l’abstraction. ♦