La théorie des jeux
La théorie des jeux éclaire les processus de décision, notamment chaque fois que celle-ci doit être prise en avenir incertain et dans une situation de conflit. En pareil cas, les acteurs en présence – les « joueurs » – ont le choix entre deux attitudes, la coopération ou la lutte. C’est l’étude du rôle de ces deux facteurs qui met en évidence les avantages et les inconvénients attachés à telle ou telle stratégie, et permet de guider la décision et l’action des « joueurs », qu’ils cherchent à obtenir la victoire sur des marchés, dans une guerre, des élections ou des conflits sociaux. Le progrès scientifique, par l’essor de l’électronique notamment, a donné à cette théorie des jeux des dimensions nouvelles, et la simulation des conflits, par exemple, est devenue un des éléments essentiels de la stratégie, comme le montrait, en 1968, Andrew Wilson dans un livre également passionnant : La guerre et l’ordinateur (Éd. Robert Laffont).
Comment devraient agir les joueurs ? Quel devrait être le résultat final du jeu ? Ces questions conduisent à d’autres questions : quel est le « pouvoir » d’un joueur ? De quel résultat minimum un joueur peut-il être assuré, en comptant sur ses propres ressources, s’il ne reçoit pas l’aide des autres ? Etc. M. Morton D. Davis, professeur de mathématiques à l’Université de New York a, dans ce volume traduit par M. Gaudot, professeur à l’Université de Dijon, réussi à rendre accessible (à qui, toutefois, n’est pas rebuté par la difficulté de la lecture !) une théorie qui, en raison de ses propriétés mathématiques nouvelles et de ses multiples applications aux problèmes sociaux, économiques, politiques et militaires, est devenue un élément déterminant de la prise des décisions. Qui plus est, une théorie qui, à la différence de celles fondées sur les sciences physiques, tient compte des facteurs humains. ♦